Ségolène Royal, présidente de l’association « Désirs d’avenir » était l’invité de Bernard Poirette ce vendredi 4 décembre. Elle est revenue sur la crise du Covid 19, estimant qu’il ne faut « surtout pas être en retard sur le vaccin ». Elle a aussi déploré le discours du gouvernement, responsable selon elle de la réticence des Français à la vaccination et a appelé à ce que le nouveau M. Vaccin, le professeur Fischer quitte son poste.
Pour Ségolène Royal « à la différence d’Emmanuel Macron, Valéry Giscard d’Estaing avait un lien local avec le peuple »
Ségolène Royal est d’abord revenue sur le décès de Valéry Giscard d’Estaing, élu président de la République en 1974. Elle a qualifié cette époque comme « insouciante » et a rendu un hommage à celui qui a « apporté un nouveau souffle et de la modernité en France ». Toutefois, Ségolène Royal a tenu à dire que l’ancien chef de l’Etat « a perdu contre Mitterrand en 1981 car il y avait une rupture avec le peuple français ». Elle a fait le parallèle entre lui et Emmanuel Macron expliquant que Valery Giscard d’Estaing, à la différence de l’actuel chef de l’Etat, « a franchi les étapes de la vie politique locale et avait le sens du terrain en lui ».
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Alors que le président Emmanuel Macron va s’adresser ce vendredi à la jeunesse via le média Brut, Ségolène Royal a déclaré que « les jeunes ont peur de l’avenir ». Présidente de l’association « Désirs d’avenir », elle a soutenu qu’il fallait reconstruire une volonté d’avenir pour des jeunes qui ont peu de perspectives entre « le chômage, le Covid 19 et la précarité ».
« Sur la vaccin, le discours du gouvernement n’est pas le bon » déplore Ségolène Royal
Sur la question sanitaire, Ségolène Royal a appelé le gouvernement à « ne pas être en retard sur le vaccin ». Interrogée par Bernard Poirette sur la réticence des Français concernant la vaccination, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle a déclaré que ce phénomène était lié au « discours du gouvernement qui n’est pas le bon ».
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Jean Castex a annoncé lors d’une conférence de presse ce jeudi 3 décembre, que l’immunologue Alain Fischer coordonnera la stratégie vaccinale. Ségolène Royal a regretté la prise de parole lors de cette même conférence de presse de ce médecin et docteur en biochimie, surnommé « monsieur vaccin ». Elle a expliqué que son discours est entre autres responsable d’une peur du vaccin : « lorsqu’il dit que rien n’est sûr, que le vaccin peut être dangereux, c’est une catastrophe, il faut vite le changer ».
Ségolène Royal demande au gouvernement de penser au monde d’après
« Quelle démocratie réinvente-t-on avec cette épreuve » a-t-elle demandé au micro de Bernard Poirette. Ségolène Royal a affirmé que « l’enjeu de cette crise est d’en sortir quelque chose de positif et de réinventer une forme de démocratie ». « Ces crises sanitaires vont certainement reprendre » a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il « faut réguler la mondialisation, qui est responsable de la circulation du virus, tout en favorisant les circuits courts ». Ségolène Royal a constaté que les hautes sphères de l’Etat ne se posent pas ce genre de question : « le gouvernement ne réfléchit pas à ses enjeux et ne se demande pas ce qu’il faut garder de l’ancien modèle et ce qu’il faut transformer ».
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Ségolène Royal a pointé du doigt des incohérences du gouvernement, s’insurgeant contre le fait que « les décisions prises soient les mêmes pour les villes de plus de 100 000 habitants et les communes de 5 000 habitants ». « La diversité de la France est une chance et on doit l’irriguer avec des décisions adaptées aux réalités territoriales » a-t-elle dit. Selon elle, il faut que les décisions soient prises à un niveau plus local car « la centralisation des décisions nous prive d’une intelligence territoriale et crée un sentiment de déracinement qui explique par exemple le mouvement des Gilets jaunes ».
Antoine Mouly
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