Des dizaines de personnes ont porté plainte après avoir été droguées par une mystérieuse piqûre. Ce phénomène qui sévit dans le monde de la nuit inquiète les autorités françaises.
Les victimes se plaignent de malaises, de bouffées de chaleur ou de trous noirs
Les piqûres sauvages sont un phénomène mystérieux qui se propage aux 4 coins de la France. A Nantes, Grenoble, Béziers, Périgueux, ou même récemment au Printemps de Bourges, des plaintes ont été déposées par des jeunes hommes et femmes victimes de piqûres en soirée bar, discothèque ou festival. Depuis le début du mois, une soixantaine de faits ont été signalés à la police. Les symptômes sont variés. En effet, les victimes se plaignent de malaises, de bouffées de chaleur ou de trous noirs. Les traces des piqûres sont souvent bien visibles mais les analyses toxicologiques ne mettent en cause aucune substance particulière.
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L’histoire d’Elise n’est malheureusement pas un cas isolé. La jeune femme a senti un léger frottement avant de s’effondrer 10 minutes plus tard sur la piste de danse. C’était il y a deux semaines dans une discothèque de Grenoble, et elle en fait encore des cauchemars : « je me suis écroulée par terre et je ne sentais plus mes jambes. J’ai ensuite réussi à rebouger mes jambes avec d’atroces douleurs. J’avais l’impression qu’on me coupait les jambes et j’avais des crampes énormes. Pour finir, j’ai eu du mal à respirer et j’ai commencé à baver sans pouvoir me contrôler ».
« Les piqûres pourraient contenir du GHB qui s’élimine très rapidement »
Le lendemain la jeune femme se rend à l’hôpital mais l’on ne détecte aucune trace de substance. Il est pourtant possible qu’elle ait été droguée explique le docteur Laurence Labat-Deveaux, cheffe du service toxicologie à l’hôpital Lariboisière : « les substances qui seraient dans ces piqures pourraient être du GHB qui s’élimine très rapidement. Cette drogue a une durée de vie maximale dans le sang de 10 heures. Le GHB n’est jamais injecté en intramusculaire donc les médecins n’ont pas du tout de recul sur l’effet que cela produit. C’est pourquoi un prélèvement rapide est toujours important ».
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Face à l’accumulation des cas, des enquêtes ont été ouvertes. Comme Elise, à Grenoble, 8 autres personnes ont porté plainte. Dans la région, des femmes et des hommes ont été victimes dans 5 établissements différents. Eric Vaillant, le procureur de la République, s’interroge : « pourquoi ces piqures ? C’est une des grandes inconnues de ce dossier. Sur les 9 plaintes dont on est saisi, il n’y a qu’une victime qui dit avoir été victime d’un vol. A ce stade il n’y a aucune plainte pour agression sexuelle. C’est assez curieux ». Le procureur indique qu’en Isère, 2 équipes d’enquêteurs ont été mobilisées. Pour l’heure, il n’y a aucun suspect.
Elodie Vilfrite
Ecoutez le reportage d’Elodie Vilfrite :