Les délais de rendez-vous pour passer une IRM ou un scanner s’allongent. Un récent rapport du Syndicat de l’industrie des technologies médicales constate que la moyenne pour un bilan cancer par IRM est de 32 jours. C’est 12 jours de plus que l’objectif maximal fixé par le Plan cancer.
Les scanners sont mal répartis dans les régions
La France souffre d’un énorme déficit en équipement lourd d’imagerie médicale. Avec 15 IRM par million d’habitants, c’est l’une des moyennes les plus faibles d’Europe. En comparaison, en Allemagne, en Italie et en Espagne, c’est deux fois plus. Il en va de même pour les scanners, les appareils sont aussi mal répartis dans les régions. Un équipement du territoire qui n’a pas suivi la hausse des demandes depuis une dizaine d’années. La demande explose, alerte le radiologue Eric Chavigny : « on a des cancers de la prostate qui aujourd’hui sont diagnostiqués par des IRM. Les indications s’élargissent et la population vieillit donc on aura besoin de plus en plus de ce type de matériel ». Le problème est que pour acquérir ces machines, les Agences régionales de santé doivent d’abord donner leur accord.
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Les médecins demandent une réforme du régime d’attribution de ces machines
C’est un véritable parcours du combattant car des quotas sont imposés par l’Assurance maladie pour limiter les dépenses de santé regrette Eric Chavigny : « dans une région, vous aurez le droit d’installer 15 machines supplémentaires. Vu le nombre restreint de machines, dans certains départements le délai va jusqu’à 2 mois d’attente pour passer une IRM. C’est inacceptable ». Ces machines sont aussi très mal réparties sur le territoire. Seulement 10% des cabinets libéraux possèdent une autorisation, selon Jean-Charles Leclerc, secrétaire général du Syndicat national des radiologues : « il serait logique, maintenant que les établissements sont relativement dotés, de mettre plus de scanners et d’IRM plus près des patients. Cela empêcherait les patients d’aller dans des villes distantes car cela peut être synonyme de perte de chances ». Les médecins demandent une réforme du régime d’attribution de ces machines et que les maisons de santé de proximité deviennent à présent prioritaires.
Rémi Pfister
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