Le Conseil des ministres a entériné hier soir l’extension du pass sanitaire dans les trains à partir du mois d’août. Il sera exigé dans les transports longue distance, dans les Intercités et les TGV. Et déjà cela ressemble à un véritable casse-tête, car très difficile à mettre en place. Pour éviter les files d’attente et les couacs, la mesure devrait être instaurée qu’après le week-end du grand chassé-croisé des vacances, les 31 juillet et 1er août.
Pass sanitaire dans les trains : Une course contre la montre en ce qui concerne l’organisation
Côté modalités, les filtres ne seront pas systématiques dans toutes les gares à tout moment, a déjà prévenu le ministre des Transports. Jean-Baptiste Djebarri précise que le gouvernement évalue les possibilités d’avoir des contrôles à bord, mais rien n’est tranché. Une réunion est prévue aujourd’hui entre la direction de la SNCF et les syndicats pour discuter des modalités. Ces derniers dénoncent une précipitation et un manque de concertation de la part de l’exécutif. Il faut dire que l’effet de surprise a été total, y compris pour la direction qui n’avait pas vu venir cette obligation, relate Didier Mathis, de l’UNSA ferroviaire.
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Une obligation qui concerne tous les voyageurs de plus de 12 ans. Pour les voyageurs de 12 à 17 ans inclus, ainsi que pour les salariés des opérateurs de transport, cette obligation s’appliquera uniquement à partir du 30 août. Côté organisation, c’est une course contre la montre Selon Didier Mathis, les contrôles se feront lors de l’accès au quai et de façon aléatoire, car 550 TVG et 80 Intercités circulent par jour : « Comme lors des précédents confinements, les forces de l’ordre pourraient devoir vérifier les pass sanitaires dans les gares, puisque cela n’entre pas dans les prérogatives des contrôleurs », explique-t-il, poursuivant : « vérifier les pass de tous les voyageurs de deux TGV en duplex, soit 1000 personnes, serait impossible avant l’embarquement ! »
La direction de la SNCF précise que les arbitrages sont encore en cours avec le gouvernement
Des contrôles à bord seraient contre-productifs en termes sanitaires, et que faire des passagers sans pass valide ? « Ils seraient débarqués ? » s’interrogent les syndicats. La SNCF, de son côté, travaille pour « intégrer le contrôle du pass sanitaire dès l’achat du billet en ligne » mais c’est complexe sur le plan technique, explique Eric Meyer secrétaire fédéral de Sud Rail. Il estime à plusieurs semaines, voire plusieurs mois sa mise en place, car il faudrait « modifier le programme informatique, et que l’usager scanne lui-même son QR code ». La direction de la SNCF précise que les arbitrages sont encore en cours avec le gouvernement.
Emilie Valès
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès