Origine du Covid-19 : L’étau se resserre autour de la chauve-souris

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Le 11 mars 2020,  la France découvrait que le Covid tuait chez nous, mais aussi partout dans le monde, c’était les prémisses de la pandémie. 2 ans après, malgré la difficulté à obtenir de la Chine les données dont ils ont besoin, les chercheurs ne baissent pas les bras pour savoir d’où est partie l’épidémie.

Covid-19 : Les chauves-souris sont des porteurs sains, sans symptômes

Une fois n’est pas coutume, les chercheurs sont unanimes : connaître la carte d’identité de son ennemi est essentiel pour se prémunir de futures épidémies: « pour faire barrière au virus, il faut comprendre le chemin qu’il a emprunté ». Une récente étude de l’Institut Pasteur montre qu’un passage direct du virus de la chauve-souris à l’humain est tout a fait possible. L’étau se resserre donc autour de cet animal présent en nombre dans le marché de Wuhan et dans les régions alentours. Des chauves-souris porteuses de virus extrêmement proches du Covid-19 ont été capturées à la frontière entre la Chine et le Laos. Ces virus sont capables d’infecter directement l’homme, explique le professeur Didier Sicard, fondateur de l’institut Pasteur au Laos : « il y a eu une grande quantité de chauves-souris vendues sur le marché de Wuhan. Il y a des arguments de plus en plus importants qui amènent à penser qu’il y a eu un aérosol viral. Il a pu pénétrer les cellules pulmonaires de quelques personnes ».

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Le problème avec les chauves-souris, c’est qu’elles ne présentent aucun symptôme. Elles sont ce qu’on appelle des porteurs sains, c’est donc un véritable réservoir pour les maladies émergentes prévient Didier Sicard, « quand les animaux sont malades, ils meurent, donc le virus disparaît avec l’animal, or les chauves-souris ont la capacité de maintenir une endémie de coronavirus, car elles le tolèrent parfaitement bien ». Le professeur insiste sur la nécessité de comprendre la chaîne de transmission « pour éviter qu’un autre coronavirus prenne le relais ». Et les scientifiques alertent : la déforestation favorise de plus en plus le contact entre animaux sauvages et humains, car les forêts primaires sont remplacées par des arbres fruitiers, dont raffolent justement les chauves-souris.

Rémi Pfister

 

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