Miss France : face aux tweets antisémites, « il faut faire injonction aux plateformes de les supprimer » estime Aurore Bergé

Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale était l’invitée de Bernard Poirette ce lundi 21 décembre. Elle est revenue sur l’élection de Miss France 2021 et April Benayoum, Miss Provence et première dauphine, qui a été la cible de nombreux commentaires antisémites sur les réseaux sociaux après avoir révélé que son père était Israélien. La députée a déclaré que la loi Séparatisme « prendra en compte la haine sur internet afin de la limiter ».

Commentaires antisémites : « il faut être en capacité de les supprimer beaucoup plus rapidement » explique Aurore Bergé

Aurore Bergé est revenue sur son indignation, suscitée après que des tweets antisémites visant la Miss Provence April Benayoum ont été postés (Depuis, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris NDR). La députée LREM a déploré un manque dans la loi et a déclaré que « la lutte contre la haine sur internet sera ajoutée dans la loi sur les principes républicains ». Les mesures de cette loi ont pour objectif de combattre les séparatismes. Aurore Bergé s’est montrée critique vis-à-vis des plateformes qui « n’ont pas agi face au déferlement de haine ». Elle a précisé ce qu’elle attend de la loi, expliquant qu’il « faut faire injonction aux plateformes de supprimer rapidement les commentaires haineux ».

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Bernard Poirette a ensuite interrogé la députée LREM sur une possible dérive communautarise de la FCPE. La fédération de parents d’élèves est en effet critiquée par certains adhérents pour avoir oublié les principes fondateurs de laïcité. Il y a au cœur de cette polémique notamment « l’affaire des affiches » de septembre 2019 lorsque la FCPE avait fait le choix de représenter une femme voilée lors d’une de ses campagnes électorales. Aurore Bergé a elle aussi constaté cette dérive de la FCPE, ajoutant qu’elle n’est pas spécifique à la fédération d’élève mais qu’elle touche également « certains milieux universitaires et aussi une partie de la gauche française ». La présidente délégué du groupe LREM à l’Assemblée nationale a toutefois déclaré que « ce climat de tension se résoudra en interne à la FCPE ».

 

François Bayrou et Richard Ferrand se sont exprimés en faveur d’un scrutin à la proportionnelle

François Bayrou dans Le JDD et Richard Ferrand dans Le Parisien ont poussé le président de la République à adopter un scrutin à la proportionnelle pour les élections législatives de 2022. Aurore Bergé a appuyé cette idée, appelant la majorité à aller au bout de cette promesse : « tous les députés LREM ont porté cette réforme, il faut adapter le mode de scrutin pour le rendre plus juste et plus représentatif ». Elle a aussi tenu à rappeler qu’il y a « une crise démocratique en France », estimant qu’elle ne devait pas être « occultée par la crise sanitaire » et qu’un changement de scrutin serait un moyen de lutte contre cette crise démocratique.

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« C’est un risque » a déclaré la députée sur la possibilité de rendre plus fort le Rassemblement national avec la proportionnelle. Mais elle a ajouté que la meilleure de manière de lutter contre l’extrême-droite n’était pas dans le scrutin mais plutôt dans les politiques publiques : « il faut montrer que nous sommes beaucoup plus efficaces que ne le seront jamais les partis d’extrême droite ». Par ailleurs, elle a rappelé qu’il y a « pleins d’options sur la proportionnelle » et qu’il faudra avoir un débat à l’Assemblée nationale pour trancher.

 

Marseille : Aurore Bergé pointe du doigt « un déni de démocratie »

« Il y a clairement un déni de démocratie » a déclaré Aurore Bergé à propos du changement de maire à Marseille. Benoît Payan, ex-premier adjoint socialiste, a été élu maire lors d’un conseil municipal ce lundi 21 décembre. Il prend la place de l’écologiste Michèle Rubirola qui a annoncé sa démission surprise le 15 décembre dernier pour des raisons de santé. Aurore Bergé a pointé du doigt ce qu’elle appelle « une duperie des électeurs marseillais ».

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Enfin, la députée LREM s’est exprimée sur la réforme constitutionnelle annoncée par Emmanuel Macron dans le but d’inscrire la défense de l’environnement dans l’article 1 de la Constitution. « C’est un engagement très clair, qui engage ce gouvernement et les suivants » a-t-elle déclaré. Selon elle, si le référendum populaire vote pour cette réforme, cela permettrait à la France de tenir ses objectifs écologiques. Elle a toutefois rappelé que l’objectif était de concilier les enjeux écologiques et économiques : « nous ne voulons pas interdire l’implantation de nouvelles installations industrielles mais mettre en place des conditions pour que ces implantations respectent l’Accord de Paris ».

Antoine Mouly

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