Marseille : Les urgences de la Timone face à des démissions en cascade

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Marseille et les urgences de la Timone sont touchées par le manque de personnel hospitalier. Le métier d’urgentiste n’attire plus et le secteur privé accapare les nouveaux diplômés.

A Marseille, un urgentiste s’occupe de 25 patients par heure

Les urgences de la Timone, les plus grandes de Marseille, sont prises dans la tourmente à 2 mois de la période estivale. Depuis le début de la crise sanitaire, il y a 2 ans, son personnel s’effrite de mois en mois. Le service est passé de 30 urgentistes à désormais seulement 16. C’est le même constat chez les infirmiers, leur nombre a été diminué de moitié durant la même période. C’est la conséquence de démissions en cascade dues aux cadences infernales et aux salaires bien trop bas.

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Claude est infirmier aux urgences de la Timone depuis 4 ans. En moyenne, il s’occupe de 25 patients par heure. C’est 10 de plus qu’avant la pandémie. La moitié de ses collègues ont jeté l’éponge ces derniers mois pour travailler dans le privé. « L’important est de ne pas craquer face à la surcharge de travail. Tous les mois, les heures supplémentaires sont payées par l’Agence régionale de santé car l’hôpital n’a plus de fond. De plus en plus d’infirmiers et de médecins ne supportent plus les conditions et se dirigent vers le privé ».

« La situation risque d’empirer cet été avec l’arrivée des touristes »

Dans son service 20 postes sont à pourvoir. Les urgences font face à un cercle vicieux. En effet, plus il y a de démissions, plus les conditions de travail se dégradent. Le résultat est qu’aucun soignant ne s’est encore manifesté pour ces postes vacants. Pour le professeur Jean-Luc Jouve, chirurgien à la Timone, Marseille fait face à un véritable déficit d’offres de soins : « on a une médecine de ville absente donc tous les maux arrivent à l’hôpital, On a également une profession d’urgentiste à haute pénibilité qui n’attire plus les nouvelles générations. La situation est inattendue et on ne sait pas comment la gérer. Cet été avec l’arrivée des touristes cela risque bien d’empirer ». En effet, dans 2 mois le nombre de passage aux urgences va doubler. Ainsi, la direction mise comme tous les ans sur les sorties d’école d’infirmiers fin juin pour amener du renfort. Pourtant les médecins ne sont pas dupes. L’an dernier, seuls 30% des nouveaux diplômés ont rejoint le public.

Rémi Pfister 

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister : 

 

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