C’est la problématique du moment pour beaucoup d’étudiants, trouver un logement pour la rentrée. Studio, T1, résidences, c’est bien souvent le casse-tête pour des jeunes sans revenus, car la France fait face à une pénurie de logements étudiants.
Seulement 16,25% des étudiants ont accès à un logement universitaire
La France ne compte que 380 000 places en résidences publiques ou privées pour 2,7 millions d’étudiants. Selon une étude de la plateforme LocService, ce sont les villes d’Angers et de Lyon qui enregistrent la plus forte tension immobilière pour les étudiants, avec plus de 4 demandes pour une offre et cela touche évidemment aussi Paris. Mikayil, 22 ans, doit poursuivre ses études dans la capitale, à la Sorbonne. Mais pour cet étudiant en géographie de Meurthe-et-Moselle, trouver un logement à Paris est un casse-tête, d’autant que ses parents ne peuvent pas l’aider financièrement : « j’ai été refusé deux fois par le Crous, j’irai donc en parc locatif privé. Mais ce sont des budgets assez faramineux en Île-de-France, 700 ou 800 euros pour un petit studio ! ».
A lire aussi
Alors que de plus en plus de jeunes font des études supérieures, il y a une vraie pénurie des logements proposés à des tarifs sociaux. Samya Mokhtar du syndicat étudiant UNEF explique que seulement 16,25% des étudiants peuvent avoir accès à un logement universitaire, et préconise « de construire plus de logements étudiants, c’est ce qu’avait promis Emmanuel Macron au début du précédent quinquennat ». Mais à cause du Covid en partie, sur les 60.000 logements promis, seuls un peu plus de la moitié ont été construits.
Des universités ont décidé d’acheter ou de construire des logements étudiants
Cette pénurie peut être un frein à un choix de formation ou d’université. Virginie Dupont, présidente de l’Université Bretagne sud et vice-présidente de France Universités explique que « dans une ville comme Vannes, des étudiants qui ont été reçus dans des masters en sciences de gestion, ou des masters en droit particulièrement sélectifs finissent par dire qu’ils ne viennent pas faute de logement ». Face à la pénurie, certaines universités ont décidé d’acheter ou de construire des logements étudiants. Selon la dernière enquête de l’Observatoire de la vie étudiante, le logement reste aujourd’hui le premier poste de dépenses des étudiants qui ne sont pas en résidence universitaire, avec en moyenne 550 euros de loyer. Près de 40 % d’entre eux ont donc un job pour subvenir à leurs besoins.
Emilie Valès
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :