François Zimeray, l’un des avocats français de Carlos Ghosn, était l’invité politique ce lundi 8 avril 2019 de Guillaume Durand, à 8h15. Il accuse le système judiciaire japonais d’une violation des droits fondamentaux de Carlos Ghosn. L’avocat plaide pour un « procès équilibré »
Francois Zimeray dénonce « la torture légale » du système judiciaire japonais
« Il y a quelques minutes, j’ai reçu un message des avocats japonais disant qu’ils venaient d’écrire au procureur en chef du district de Tokyo pour que Carlos Ghosn cesse d’être torturé » a annoncé ce matin François Zimeray. L’avocat de l’ex patron de Renault a dénoncé le « système d’otage » de la justice japonaise et « la violation des droits fondamentaux » de son client. François Zimmeray assure également l’existence d’une pétition signée par des ONG japonaises de lutte pour les droits de l’homme et des intellectuels japonais qui veulent « abolir ce système terrible ». Il précise par ailleurs que les accusations reposent sur aucune preuve : » Nous n’avons pas les soi-disantes preuves sur lesquelles le parquet se fonderait. On fonctionne depuis le 19 novembre, date de sa première arrestation, sur des on-dit » explique-t-il. Il poursuit : « Nous voulons un procès équitable où la présomption d’innocence soit respectée. Carlos Ghosn est puni comme un criminel avant d’avoir été jugé. C’est un système judiciaire très particulier ». François Zimeray estime enfin que l’arrestation n’avait pas lieu d’être dans la mesure où Carlos Ghosn était à disposition de la justice japonaise. » Carlos Ghosn n’avait pas besoin d’être arrêté pour répondre aux questions qu’on devait lui poser. C’est vraiment très choquant » s’est-il indigné.
« Le système judiciaire japonais , le « système de l’otage », est centré sur une obsession : faire craquer la personne qu’on a entre les mains » @francoiszimeray #ClassiqueMatin https://t.co/IGKjYczbyh pic.twitter.com/C3OIZVuaXq
— ? Radio Classique ?️ (@radioclassique) 8 avril 2019
Carlos Ghosn ou « la cristallisation des passions françaises »
« Par son style, par sa personnalité, Carlos Ghosn cristallise les passions françaises » explique François Zimeray. Il pointe également « une très grande confusion entre le droit et la morale », caractéristique de notre époque selon lui. » Carlos Ghosn ne demande pas à être plaint , il demande à répondre de ses accusations » au nom du « bénéfice de droit ». » On est dans une situation où le bénéfice de l’empathie ou de l’humanité élémentaire lui est nié ». Il conclut en disant qu’il faut le défendre pour « le respect du droit.
« Il ne demande qu’à s’expliquer » assure l’avocat
Appel au gouvernement français : la tradition diplomatique française de défense des droits fondamentaux
« Il est de tradition dans la Ve République que lorsqu’un Français fait l’objet d’une violation de ses droits fondamentaux, et c’est le cas, qu’il bénéficie du soutien des plus hautes autorités » a affirmé Francois Zimeray. Il nuance en expliquant que le soutien ne signifiait pas « prendre parti sur le fond ». » Il conclut en affirmant qu’il ne doutait pas qu’Emmanuel Macron, « qui est extrêmement attaché au respect des droits fondamentaux, rappelle que ces principes doivent être appliqués : en tout temps, en tout lieux, et pour tous. »
Arthur Barbaresi