Près d’un tiers de la population adulte française est touché par des allergies au pollen. Ce chiffre risque à l’avenir d’encore augmenter, particulièrement dans les grandes villes, à cause de la pollution et du réchauffement climatique.
La pollution serait un cheval de Troie pour certains pollens
La chaleur, le vent et la pollution du moment sont le cocktail idéal pour favoriser les allergies au pollen. Actuellement, 30% de la population adulte est touchée par le pollinose. Rhinite, éternuement, essoufflement et yeux qui piquent, l’ensemble de ces symptômes peuvent être très handicapants. Pourtant, ils augmentent d’année en année au grand désarroi des médecins. Ce phénomène touche essentiellement les populations des grandes villes où les particules de CO2 se mêlent au fines particules de pollen. Tout d’abord, la pollution irrite les voies respiratoires. Elles sont donc plus sensibles au pollen qui s’y dépose, et déclenchent de la toux ou un essoufflement.
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Le pneumo-allergologue Gilles Dixsaut explique que les particules de CO2 influent aussi directement sur le pollen : « les particules en se fixant sur le pollen vont les faire éclater. Cela a pour effet de libérer les allergènes présents dans les pollens ». Selon le professeur Bruno Housset, président de la Fondation du Souffle, un autre phénomène peut déclencher de l’asthme sévère. La pollution ferait en fait office de cheval de Troie pour certains pollens agressifs : « on a remarqué que les particules de pollutions pourrait porter des granules de pollen. Les pollens pénétreraient alors plus facilement et plus profondément dans les poumons. Les alvéoles et le sang pourraient êtres touchés ».
Le réchauffement climatique augmente aussi le nombre de personnes touchées par les allergies
Pour Bruno Housset, le réchauffement climatique augmente aussi le nombre de personnes touchées par les allergies. Les saisons polliniques durent de plus en plus longtemps et l’écosystème se transforme : « l’ambroisie est un exemple intéressant, c’est un allergisant connu qui était essentiellement localisé dans le bassin méditerranéen. Pourtant désormais, il s’étend progressivement dans la vallée du Rhône. Donc la fréquence des allergies respiratoires augmente et pourrait atteindre les 50% dans les années 2050 ». Les médecins préviennent que les politiques d’aménagement des villes doivent être également mieux pensées. Ces 10 dernières années, des cyprès connus pour être très allergisants ont été plantés dans des villes du Nord peu habituées à ce type de pollen.
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :