Islamo-gauchisme : Michel Onfray dénonce une « soumission permanente » de nos sociétés

Michel Onfray était l’invité politique de la matinale de Renaud Blanc ce jeudi 25 janvier. Le philosophe a combattu au micro de Radio Classique le politiquement correct, la soumission de nos sociétés, l’islamo-gauchisme, la civilisation transhumaniste voulue par Elon Musk et les GAFA. Il plaide également pour plus de fraternité dans la lutte contre le Covid-19.

Michel Onfray fustige le politiquement correct par la compilation de faits extravagants « dont on rit plutôt jaune »

Le nouveau livre de Michel Onfray, La nef des fous : des nouvelles du Bas-Empire, se veut un « journal souriant des choses dont on rit plutôt jaune ». Dans cet ouvrage, le philosophe « dénonce le politiquement correct » par la compilation de nombreux faits d’actualités « complètement extravagants : un enfant de 8 ans qui dit vouloir changer de sexe, dont on se dit si cette idée n’est pas née dans la tête de ses parents ou des députés qui l’applaudissent (…) des militants végans contre des chiens d’aveugles (…) une anthropologue qui trouve qu’il y a trop de dinosaures mâles dans les musées et pas assez de femelles ». Selon Michel Onfray, « ce qui fait peur c’est la liste que l’on peut dresser si l’on part à la pêche de ces histoires, on vit dans un monde de fous ». Le fondateur de l’Université Populaire de Caen questionne donc l’influence du politiquement correct sur nos façons de nommer les choses : « si quelqu’un crie Allah Akbar et égorge quelqu’un les appels se multiplieront pendant plusieurs heures à ne pas faire d’amalgames et de ne pas décrire l’acte comme terroriste tant que cela n’a pas été démontré », le philosophe se demande même si « une grande partie des journalistes et des hommes politiques n’ont pas intérêt à laisser faire le terrorisme sur notre territoire, s’ils n’ont pas intérêt à cette décadence ».

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Michel Onfray invite à lire ou relire Soumission, roman de Michel Houellebecq. Pour lui, la soumission « est une façon de faire du politiquement correct » qui se retrouve partout dans la société. C’est le cas du « menu prétendument végétarien à Lyon, qui est un menu sans porc, alors qu’on nous arrête de dire que c’est pour les files d’attentes de la cantine », ou encore la suppression des crèches dans les mairies. Concernant l’enquête visant l’Islamo-gauchisme dans les universités lancée par Frédérique Vidal, Michel Onfray déclare y voir un autre exemple d’un « en même temps » caractéristique du mandat d’Emmanuel Macron : « attaquer l’islamo-gauchisme avec une enquête faite par le CNRS, organe gangréné par l’islamo-gauchisme revient à faire une commission d’enquête sur la violence en banlieue et donner la tête de cette commission au chef des dealers ». Alors que les appels d’universitaires se multiplient pour demander la démission de la ministre de l’Enseignement Supérieur, un sondage du Figaro nous indique que 7 français sur 10 estiment qu’il existe un problème d’islamo-gauchisme en France, ce qui n’étonne pas Michel Onfray, « qui croit au bon sens des Français ».

 

Michel Onfray : « Elon Musk est le grand homme de la barbarie »

Le nouvel ouvrage de Michel Onfray intitulé La nef des fous : Des nouvelles du Bas-Empire, fait référence à la seconde période de l’Empire Romain, période qui amorce sa chute. L’auteur de La Contre-Histoire de la Philosophie défend depuis de nombreuses années dans ses travaux la théorie de la décadence de notre civilisation judéo-chrétienne. Le philosophe affirme aujourd’hui qu’il n’y a « pas d’espoir » et que nous sommes entrés dans « une période de tuilage » avec « une autre civilisation qui advient déjà, la civilisation transhumaniste qui vise à tout instrumentaliser, à transformer tout en objet pour obtenir un grand marché planétaire ». Michel Onfray dénonce le fait qu’Elon Musk, qu’il décrit comme « le grand homme de la barbarie », travaille « à des prothèses à mettre dans le cerveau des cochons ».

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Michel Onfray, défenseur d’une gauche libertaire proudhonienne, plaide pour plus de fraternité dans la gestion de la crise du Covid-19. Le philosophe estime qu’un bon tiers de la devise de la République Française a été oublié entre « la droite qui défend la liberté mais pas l’égalité et la gauche qui défend l’égalité mais pas forcément la liberté ». Selon lui, « il n’y a pas beaucoup de morts parce qu’on confine, si on ne faisait rien du tout on aurait l’équivalent de la grippe espagnole ». Michel Onfray, dont la façon de penser la crise sanitaire a radicalement changée après avoir été durement affecté par le virus, plaide pour « la solidarité avec les vieux » et dénonce que les politiques français « ont loupé le confinement, les masques, les tests, les vaccins. Il n’y a ni ligne claire, ni politique fraternelle ».

Rémi Monti

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