Incendie : Le fiasco d’un exercice militaire, 1800 hectares partis en fumée

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Un exercice militaire qui tourne au fiasco. C’est l’histoire que révèle Le Canard enchaîné. Le 18 juin dernier, l’armée française a déclenché un gigantesque incendie qui s’est répandu durant 5 jours dans le Var alors même que la préfecture avait interdit tout exercice à cause de la canicule.

Cet incendie a mobilisé plus de 300 pompiers, 2 hélicoptères bombardier d’eau et 2 avions-citernes

« Nos artilleurs ont joué les pyromanes dans le Var » titre Le Canard enchaîné. L’armée a incendié 1800 hectares en tirant au canon Caesar. Le Canard décrit d’abord l’engin dans son style fleuri : « ce super canon que Paris vient de livrer à l’Ukraine est le fleuron de notre artillerie. Bouche à feu de 10 mètres embarquée sur camion, il est capable de balancer 6 pruneaux à la minute à plus de 40 km de distance ». Le journal satirique précise que ce canon coûte 5 millions d’euros. Ainsi, pour apprendre à se servir des 18 modèles cédés aux Ukrainiens, l’armée a organisé un exercice d’entraînement au camp militaire de Canjuers dans le Var. Selon les sources du Canard, un exercice a eu lieu le 18 juin, en pleine canicule, alors que la région était en alerte sécheresse depuis le 20 mai.

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Le résultat, 5 jours de feu et 1800 hectares partis en fumée. Cet incendie a mobilisé plus de 300 pompiers, 2 hélicoptères bombardier d’eau et 2 avions-citernes. Fraîchement nommé ministre des Armées, Sébastien Lecornu a aussitôt ordonné une enquête. En effet, la préfecture du Var avait donné consigne aux militaires de renoncer aux exercices durant le week-end caniculaire. Qu’importe, l’armée s’est basée sur un bulletin météo de la sécurité civile relativisant les risques de feu. Elle a donc entrepris son tir en estimant que la situation était sous contrôle. Deux heures après le tir, l’incendie a fait rage. L’armée penaude a alors demandé l’intervention des pompiers qui n’ont pas pu intervenir dans le périmètre de tir. Pour cause, le terrain était, selon Le Canard ,« farci d’obus qui n’ont pu être désamorcés faute de crédits ». Pour couronner ce triomphe le journal conclut en précisant que « 5 soldats du feu ont été blessés par l’explosion d’un obus que la chaleur des flammes a fait pétarader ».

David Abiker 

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