Enfants ukrainiens scolarisés en France : « les traiter comme les autres élèves »

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Alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis 21 jours, les jeunes réfugiés font leurs premiers pas dans les écoles françaises. Aujourd’hui, en France, près de 800 enfants ukrainiens sont scolarisés sur le territoire, ce chiffre devrait continuer à augmenter.

Selon le psychiatre Patrick Alécian, il faut laisser un peu de temps à l’enfant

Aurore Perelle est enseignante de maternelle dans le Rhône, jusque-là, elle n’avait jamais eu d’élève qui ne parlait pas français, mais depuis lundi et l’arrivée de Youstine, elle s’adapte : « je l’ai accueilli en ukrainien, chaque enfant s’est également présenté à lui en ukrainien, ce qui lui a donné le sourire. Je ne sais pas dire grand-chose mais on va commencer à apprendre à compter en ukrainien afin de partager de plus en plus ». Le poids du contexte s’ajoute à la barrière de la langue. L’objectif pour les professeurs est donc de créer un cadre rassurant, « sans insister sur la différence de l’élève » explique Cindy Bourdin, enseignante en petite section dans les Deux-Sèvres. Cette institutrice a également accueilli un enfant ukrainien la semaine dernière dans sa classe : « le but est de le faire participer à toutes les activités proposées. Je le garde pour l’instant à côté de moi car forcément, les consignes orales sont difficiles à comprendre pour lui. Il faut donc accompagner les exercices par des gestes ou des petites attentions, tout en le traitant comme les autres élèves ».

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Cette intégration doit se faire en douceur insiste le psychiatre Patrick Alécian, car le syndrome post-traumatique peut se déclencher à tout moment : « il faut laisser un peu de temps à l’enfant et également insister sur la présence et l’accompagnement des professionnels des écoles. Si plusieurs enfants partagent la même école, on peut aussi proposer des temps de regroupement entre écoliers ukrainiens ». Pour l’instant dans les écoles d’Aurore et de Cindy, les élèves ukrainiens se comptent sur les doigts d’une main mais elles le savent : de nouveaux enfants grossiront bientôt les rangs.

Elodie Vilfrite 

Ecoutez le reportage d’Elodie Vilfrite (à partir de 2’30)

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