Emmanuelle Wargon était l’invitée politique de la matinale de Dimitri Pavlenko ce vendredi 26 mars. La ministre déléguée chargée du Logement a évoqué la politique mise en place par le gouvernement reposant « sur des piliers sociaux, économiques et écologiques ».
MaPrimeRenov’ : « Le dispositif va être ouvert aux copropriétés et aux propriétaires bailleurs dès cet été » selon Emmanuelle Wargon
Lancée le 1er janvier 2020 par le gouvernement, « MaPrimeRenov' » aide les particuliers à la rénovation énergétique de leur logement. Ce dispositif, « part comme des petits pains » selon Emmanuelle Wargon, ce qu’elle explique entre autres par le contexte actuel : « on est dans un moment où on est tous chez nous, donc on a tous envie d’améliorer notre logement ». Ouvert à la moitié des français avec les revenus les plus bas en 2020, la ministre assure que l’aide a reçu « plus de 200 000 dossiers (…) et depuis que c’est ouvert à tous les français, nous avons reçu 130 000 dossiers en 3 mois (…) MaPrimeRenov’ va encore être élargi aux copropriétés et aux propriétaires bailleurs dès cet été ».
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Ce dispositif sera très probablement complété par un service d’accompagnement des travaux présenté dans la Loi climat et résilience. Cette aide serait, d’après Emmanuelle Wargon, « un accompagnement gratuit, neutre, qui vous aide à estimer ce dont vous avez besoin en terme de travaux », nécessitant ainsi la création « d’un nouveau corps de métiers et d’un nouveau service (…) nous pensons actuellement à des acteurs spécialisés, des associations du secteur de l’économie sociale et solidaire et des professionnels du bâtiments et des énergéticiens ». Reste à déterminer « la mise en place d’un cahier des charges qui garantira la neutralité de ces accompagnateurs ».
Logements sociaux : « En cas de refus de permis de construire des maires, l’Etat le donnera à leur place » affirme Emmanuelle Wargon
Alors que le gouvernement a annoncé la construction de 250 000 logements sociaux dans les deux prochaines années, la question du lieu de construction de ces bâtiments pose problème, certaines communes étant déjà saturées, d’autres préférant payer les amendes sanctionnant les refus de construction. Emmanuelle Wargon souhaite sortir de ce problème par « la conviction et la contrainte (…) la conviction en faisant comprendre que deux millions de foyers sont en attente d’attribution de logement social, c’est 70% de la population française qui est éligible à ces logements (…) et la contrainte en sanctionnant les communes ne respectant pas la loi SRU ».
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L’action d’Emmanuelle Wargon est cependant marqué par une certaine autorité et contraindra les mairies qui n’en veulent pas à la mixité sociale. La ministre se réserve donc le droit d’aller plus loin que les amendes de la loi SRU pour obliger les communes à la construction de logements sociaux : « une panoplie de sanctions existent, et pour les endroits où les maires ne veulent pas donner de permis, l’état le fera à leur place (…) on ne va pas laisser s’installer des communes avec très peu de logements sociaux ». La ministre du Logement émet également l’idée de prolonger la loi Solidarité et Renouvellement Urbain au-delà de 2025, date d’abrogation de la loi.
Emmanuelle Wargon : « Une politique de logement repose sur des piliers sociaux, économiques et écologiques »
De l’aveu d’Emmanuelle Wargon, « 2020 n’a pas été une bonne année (…) on a arrêté l’instruction des permis de construire pendant les deux premiers mois du confinement, ensuite il y a eu un autre délai avec les élections municipales et l’installation des exécutifs (…) tout cela a beaucoup freiné la construction ». Cependant, la ministre rappelle « que la France a toujours besoin de construire des logements, notamment dans les zones dites tendues, où l’écart est important entre l’offre et la demande ». Se pose néanmoins le problème de l’acceptation sociale, ce qu’Emmanuelle Wargon regrette : « avant la grue était symbole d’un nouveau projet, de symbole de vitalité (…) aujourd’hui un nouveau chantier à côté de chez soi est mal vu ».
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Emmanuelle Wargon espère trouver une réponse à l’acceptation sociale dans l’instauration de nouvelles règles énergétiques. Malgré les réticences des professionnels du bâtiment qui voient la Norme RE 2020 comme synonyme de contraintes de de surcoût, la ministre affirme « qu’une politique de logement repose sur un pilier social et économique, ainsi qu’un pilier écologique ». Les engagements du gouvernement pour l’environnement nécessitent une collaboration de tous les ministères, et donc « que les bâtiments émettent moins de carbone ». Emmanuelle Wargon déclare que cette norme « est l’assurance d’être exemplaire écologiquement et simplifiera l’acceptation des travaux ». Elle répond également aux professionnels du BTP en assurant que « tout ne s’appliquera pas au 1er janvier prochain, cela se fera par paliers, les prochains étant en 2025 et 2028 (…) on a trouvé le bon point d’équilibre entre exigence écologique et une entrée en vigueur progressive ».
Rémi Monti
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