Ehpad : Face aux risques de maltraitance, la solution de la colocation

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Le traitement des personnes âgées en Ehpad est à nouveau dénoncé, après le scandale de maltraitance dans les maisons de retraite Orpéa et le lancement d’une action contre le groupe. L’avocate Sarah Saldmann a annoncé hier qu’elle mènerait le même type de procédure contre Korian, le numéro 1 des Ehpad qui possède près de 300 établissements en France.

Un endroit où rien ne presse, contrairement aux Ehpad traditionnels

L’avocate dit avoir reçu des dizaines de témoignages évoquant des faits de dénutrition, de déshydratation et de graves problèmes d’hygiène. Face à un modèle d’Ehpad décrié, des alternatives existent pour les personnes âgées dépendantes. Parmi elles, les colocations : des maisons à échelle humaine où on ne parle pas de résidents mais d’habitants. A Thomery, près de Fontainebleau (Seine-et-Marne), un petit groupe de personnes âgées atteintes de troubles type Alzheimer vivent ensemble, suivies 24H/24 par des auxiliaires de vie. 10 colocataires se partagent cette belle demeure, presque familiale, ils ont entre 72 et 92 ans. Caroline Deligny, psychomotricienne, est à l’origine du lieu : « l’idée est d’accueillir les personnes qui présentent des troubles cognitifs, et qu’elles se sentent chez elles ».

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Les habitants de la maison ont donc ramené des meubles et des objets pour les pièces communes. L’une d’entre elle a même ramené son chat ! Comme à la maison, chacun choisit ce qu’il mange à tour de rôle. Shirley, l’une des sept auxiliaires de vie, travaillait en Ehpad et à domicile. Ce qu’elle aime dans cet endroit, c’est que rien ne presse : « ils peuvent dormir jusqu’à 11h s’ils le souhaitent, et passer une heure à faire leur toilette  ». Ici rien n’est obligatoire, même si des activités sont proposées chaque jour. Une atmosphère rassurante pour Caroline, 90 ans. Atteinte de la maladie d’Alzheimer et arrivée l’an dernier, elle apprécie le cadre agréable et « les voisins très sympathiques ». Pour vivre à La Poussinière, le nom de cette maison, Caroline et ses colocataires déboursent chaque mois 3 000 euros, le prix d’un Ehpad de moyenne-haute gamme.

Elodie Vilfrite

Ecoutez le reportage d’Elodie Vilfrite : 

 

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