Le trafic de cocaïne contamine la France. Les réseaux se professionnalisent, la demande est de plus en plus forte et le prix du gramme est en baisse.
2,2 millions de consommateurs en France
Selon l’ONU la quantité de poudre blanche fabriquée dans le monde a doublé entre 2014 et 2019. Le nombre de consommateurs en France qui s’établit à 2,2 millions selon un chiffre du Parisien a quadruplé en 20 ans. Evidemment, aucun de ces usagers de la coke ne se perçoit comme un drogué ou un accro. On constate donc que plus le marché s’élargit plus le prix baisse. En 6 ans le prix du gramme est passé de 80 à 60 euros. On dénote en 2022 des saisies records, des arrestations et des familles entières qui vivent de la revente d’une cocaïne de plus en plus pures. Tous les clignotants de ce que le docteur et addictologue Amine Benyamina appelle « une épidémie » sont au rouge.
Un commerce qui peut rapporter jusqu’à 3900 euros par semaine
Le Parisien raconte d’ailleurs aujourd’hui l’histoire du PME familiale spécialisée dans la livraison à domicile de cocaïne. Ce trafic alimentait toute la région parisienne. Le trio fondateur vient d’être condamné à des amendes et à de la prison. La petite entreprise avait créé un call center qui permettait au client de se faire livrer sur un simple message. Le journal nous parle de l’itinéraire d’Adrien, un étudiant en comptabilité. Le jeune homme démarre dans le bâtiment, et à la suite d’une déprime, se met à fréquenter les bars à pari sportif où il s’endette. Il est donc repéré par un philanthrope qui lui propose de l’aider en lui fournissant un téléphone contenant une clientèle. L’inconnu fournissait à Adrien 150g de poudre à écouler chaque mois.
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Si au début Adrien livre seul, il ne tarde pas à embaucher son cousin et un ami. Ils investissent donc dans un véhicule de livraison qui va sillonner Paris. L’enquête a révélé que l’ampleur du trafic allait jusqu’à 900 SMS et 300 livraisons par semaine. En effet l’affaire fonctionnait tous les jours de 13 à 23 heures. Adrien proposait des promotions en envoyant des messages groupés. Ce commerce aurait rapporté jusqu’à 3900 euros par semaine, net d’impôt évidemment. Leur entreprise s’est arrêtée le 15 février dernier lors de leur arrestation. Quant au dessin qui illustre le dossier du Parisien, il est signé Ranson et on peut y lire : « enfin de la farine à un prix abordable » lance un consommateur qui traine son chariot à provisions. Le fournisseur répond : « ne rêvez pas c’est de la coke ».
David Abiker