Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, était l’invité de Bernard Poirette ce jeudi 24 décembre. Souhaitant un joyeux Noël à tous les auditeurs de Radio Classique, il a aussi déploré le manque de considération des décideurs politiques pour l’Eglise en France lors du déconfinement.
Covid 19 : ce virus nous rappelle nos fragilités selon Matthieu Rougé
En évoquant la peste très meurtrière de 1348, Matthieu Rougé a déclaré que la crise sanitaire n’était pas totalement inédite. Il a également déclaré que « ce moment nous ramène à une réalité profonde, la fragilité de notre condition humaine ». « Le virus nous rappelle que les prouesses technologiques ne sont pas plus fortes que tout et que nous sommes trop séparés les uns des autres » a-t-il déclaré.
A lire aussi
L’évêque de Nanterre a souhaité un joyeux Noël à tous les auditeurs de Radio Classique et est revenu sur ces fêtes particulières. S’il a rappelé les bienfaits du recueillement, il estime aussi que les relations et le contact sont essentiels dans ce moment : « la relation est essentielle et à Noël on doit avoir une relation avec le Christ et aussi sa famille, les plus démunis ». Alors que les gestes barrières doivent être impérativement respectés durant cette période, Matthieu Rougé a exprimé sa frustration : « c’est tellement frustrant d’être masqué, de ne pas pouvoir s’embrasser, ni se serrer ».
Pour 2021, Matthieu Rougé souhaite « de la joie, une sortie de crise et plus de considération des décideurs politiques envers l’Eglise »
Les traditionnelles messes de Noël sont bousculées cette année par le Covid 19. Matthieu Rougé s’est dit « impressionné par l’énergie mise par les paroisses pour permettre ces célébrations ». En effet, de nombreuses églises les multiplient ou proposent des retranscriptions en ligne. « Là où il y avait 3 messes dans ma paroisse, il y en aura 10 » a-t-il salué. L’évêque de Nanterre veut en effet répondre à « un fort désir de Noël qu’ont les Français » et faire en sorte que « la joie domine ». Monseigneur Matthieu Rougé est aussi revenu sur cette terrible année 2020. Il a notamment déploré que « la crise sanitaire nous ait fait oublier des causes plus importantes », faisant notamment allusion à la situation terrible au Liban depuis l’explosion au port de Beyrouth le 4 août dernier ou celle dans le Haut-Karabakh.
A lire aussi
Il s’agit également d’une année noire pour l’Eglise de France, dont les comptes sont en rouge. Monseigneur Rougé en a appelé à la générosité des fidèles c’est selon lui important que « l’Eglise continue à vivre matériellement pour poursuivre sa mission de service public afin de donner de la joie ». Il est enfin revenu sur son indignation concernant ce qu’il a nommé comme « un manque de considération des décideurs envers l’Eglise ». Il a regretté « de nombreuses incompréhensions » lors de la reprise des cultes pendant le déconfinement. Pour finir il a fait ses vœux pour l’année 2021, souhaitant « de la joie, une sortie de cette crise et plus de considération pour les religions ».
Antoine Mouly
Radio Classique https://t.co/MlxV4Rrc7c
— Radio Classique (@radioclassique) December 24, 2020
Retrouvez les interviews politiques
Covid 19 : Jean-Michel Blanquer confirme le retour des élèves le 4 janvier dans les écoles, collèges et lycées
Miss France : face aux tweets antisémites, « il faut faire injonction aux plateformes de les supprimer » estime Aurore Bergé
Benoît Hamon : « le revenu universel n’est pas une prime à la fainéantise »
Benoît Payan maire de Marseille : Olivier Faure assure que le Printemps marseillais « va prouver sa solidité »