Jordan Bardella était l’invité politique de la matinale de Guillaume Durand ce jeudi 18 janvier. Le Député Européen et candidat du Rassemblement National en Ile-de-France aux élections régionales a évoqué la stratégie de son parti pour remporter l’élection présidentielle de 2022 ainsi que la gestion de crise par l’exécutif, en déclarant qu’il a la conviction que la suspension des injections du vaccin AstraZeneca est lié au manque de doses en Europe.
2022 : « Si nous arrivons au pouvoir, Eric Zemmour aura peut-être vocation à travailler avec nous » selon Jordan Bardella
Interrogé par Guillaume Durand sur une éventuelle candidature d’Eric Zemmour en 2022, Jordan Bardella déclare « ne pas croire du tout à sa candidature ». Cependant, le Député Européen émet l’idée d’associer le polémiste à un gouvernement du Rassemblement National et rappelle toute l’affection qu’il porte à son travail : « si nous arrivons au pouvoir, Eric Zemmour aura peut-être vocation à travailler avec nous (…) je lis Zemmour, je regarde Zemmour, j’apprécie le travail éclairant qu’il fournit dans un système médiatique occupé par une seule et même idéologie ». Une telle candidature ne servirait en effet pas la candidature de Marine Le Pen, et Jordan Bardella en a conscience « c’est un journaliste de talent mais je ne pense qu’il qu’il faille prendre le risque de diviser les souverainistes à l’heure où la candidature de Marine Le Pen est en passe de convaincre une majorité de Français ».
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Jordan Bardella admet au moins un point commun que son parti partage avec Emmanuel Macron, c’est le constat de la caducité du clivage entre la gauche et la droite. Le Député Européen affirme que « si Marine Le Pen est élue en 2022 ce ne sera pas le Rassemblement National qui arrivera au pouvoir mais un rassemblement allant bien au-delà, avec des gens de gauche et de droite partageant notre programme d’union autour de deux grands principes : la défense du bien commun et le rétablissement de l’autorité ». Selon lui, la France est dans une situation similaire à celle « de la France à la fin des années 1950 (…) il est nécessaire d’engager un dépassement, la situation du pays exige aujourd’hui que des gens venant d’horizons politiques différents puissent travailler ensemble ». Interrogé par Guillaume Durand sur la stratégie d’alliance du Rassemblement National, entre débauchage création d’une coalition, Jordan Bardella affirme « qu’il n’y aura pas de coalitions ». Il concède également que la ligne directrice de son parti a pu changer sur un certain nombre de sujets qui ont pu coûter l’élection présidentielle de 2017 à Marine Le Pen : « on a certainement évolué sur notre rapport à la construction européenne, on voit apparaître des partis populaires, souverainistes partageant l’ambition de réorienter de fond en comble cette construction européenne pour tout changer sans rien détruire ».
AstraZeneca : Jordan Bardella fait un lien entre l’absence de doses et la suspension de la campagne vaccinale
Jordan Bardella dit faire partie de ceux qui pensent « qu’un troisième confinement aurait des effets pires que le covid lui-même sur la population (…) j’ai entendu la société française de pédiatrie qui disait voir arriver un déferlement d’enfants allant de plus en plus mal, ainsi qu’une augmentation des suicides chez les moins de 15 ans (…) je vois aussi qu’énormément de chefs d’entreprises auront des difficultés à rembourser les prêts garantis par l’Etat ». Le Député Européen est donc réticent à l’idée d’un troisième confinement en Ile-de-France et déclare possible de l’éviter : « on n’a pas fait l’essentiel, le gouvernement a mis en place des opérations de communications visant à exfiltrer quelques dizaines de patients (…) des transferts coûtant très chers » alors que lui préconise de « créer des lits de réanimation, faire venir du personnel et généraliser les autotests salivaires ». Selon Jordan Bardella, la décision de la mise sous cloche du pays est donc un dernier recours, « quand on a tout raté », ce que Jordan Bardella affirme dans le cas de la gestion de la crise sanitaire par l’exécutif : « ce gouvernement a tout raté ».
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Jordan Bardella déclare « avoir la conviction que le fait que nous n’ayons pas les doses et que nous ayons échoué à anticiper les commandes de vaccins n’est pas sans lien avec la suspension d’AstraZeneca ». Cette prise de décision par le gouvernement, intervenue « quelques heures après l’Allemagne » alors qu’une dizaine de pays européens avaient précédemment suspendu les injections d’AstraZeneca est une nouvelle preuve de « l’amateurisme du gouvernement (…) il faut que les tests soient effectués par les autorités françaises (…) à suivre l’Allemagne on y perd l’intérêt national ».
Rémi Monti
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