Covid-19 : Les laboratoires doivent-ils mettre en commun leurs recherches sur les vaccins ?

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Alors que le nombre de cas de Covid-19 continue à augmenter, une question est sur toutes les lèvres : le variant Omicron est-il résistant au vaccin actuel ? Si son nombre important de mutations inquiète, rien aujourd’hui ne peut indiquer s’il résiste, ou non, aux anticorps développés par la vaccination.

Ce qui inquiète, c’est la protéine Spike, qui permet au virus de pénétrer dans les cellules

Moderna et Pfizer ont déjà annoncé travailler sur un vaccin 2.0 pour contrer Omicron. Stéphane Bancel, le PDG de Moderna a fait des déclarations pessimistes. Pour lui, il y aura une baisse d’efficacité significative. Quoiqu’il en soit, la réaction mondiale à l’apparition de ce nouveau variant a mis en avant une chose : la lutte contre une pandémie nécessite des progrès scientifiques soutenus, mais ne doit pas dépendre que de deux groupes pharmaceutiques. Ce qui inquiète, c’est la protéine Spike, qui permet au virus de pénétrer dans les cellules. Elle est complètement différente de la souche sur laquelle les vaccins actuels sont basés. Impossible de savoir pour le moment si Omicron va contourner le vaccin, mais un jour ou l’autre, il faudra s’y préparer reconnaît le virologue Etienne Decroly du CNRS : « Les vaccins ne concernent aujourd’hui qu’une des protéines du virus, il faudra qu’ils s’améliorent sur ces aspects ».

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Christine Rouzioux : « les laboratoires publics ne sont pas capables de faire ce que font les laboratoires privés »

Quoiqu’il en soit, cela montre à quel point la rapidité de conception d’un vaccin est essentiel. Car à l’avenir, une pandémie pourrait venir d’au moins 25 agents viraux bien identifié, comme Ebola ou le chikungunya. Beaucoup de laboratoires travaillent sur ces vaccins mais chacun dans leur coin, regrette la virologue Christine Rouzioux. « Les laboratoires publics ne sont pas capables de faire ce que font les laboratoires privés », explique-t-elle, plaidant pour des partenariats public-privé. Certains scientifiques plaident pour mettre en place une « bibliothèque vaccinale mondiale », une sorte de base de données des vaccins en cours d’étude clinique. Le but est que chaque laboratoire du monde puisse y piocher lorsqu’une menace apparaît.

Rémi Pfister

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister : 

 

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