Covid-19 : Les aides ne seront pas débranchées du jour au lendemain, assure Elisabeth Borne

Elisabeth Borne était l’invitée de la matinale de Dimitri Pavlenko ce vendredi 30 avril. La ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion a évoqué le calendrier de déconfinement et les aides qui encadreront ces réouvertures progressives, le maintien de l’activité partielle aux secteurs qui resteront fermés et la stratégie vaccinale du gouvernement qui demeure toujours tournée vers les publics vulnérables.

Déconfinement : « Les aides financières vont évoluer avec beaucoup de prudence dans l’esprit d’encourager la reprise d’activité » déclare Elisabeth Borne

Le calendrier de déconfinement se précise enfin avec une progressivité des mesures jusqu’au 19 mai, étape décisive de réouverture des commerces, terrasses et lieux de culture en jauge réduite, un calendrier laissant trois semaines aux professionnels afin de préparer la réouverture, comme le souligne Elisabeth Borne : « c’est important d’avoir un calendrier, des perspectives, particulièrement pour les professionnels de ces secteurs qui ont à préparer des ouvertures dans de bonnes conditions ». De nombreuses questions restent à élucider concernant les aides financières accordées aux entreprises et les jauges : « on ne va pas débrancher les aides du jour au lendemain (…) ces aides financières vont évoluer avec beaucoup de prudence dans l’esprit d’encourager la reprise d’activité (…) sur la base de ce qui a été annoncé par le Président de la République, des concertations auront lieu la semaine prochaine avec les organisations patronales et syndicales pour préciser les conditions de réouverture et l’évolution de ces aides (…) concernant l’activité partielle, ces aides ne changeront pas jusqu’à la fin mai » affirme Elisabeth Borne.

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Ces aides sont évidemment très attendues par les entreprises dont l’activité ne pourra reprendre que partiellement, la ministre du Travail souligne que toute évolution d’aide prendra en compte ces inégalités de reprises : « les évolutions des dispositifs d’aides seront probablement plus ciblés vers les secteurs qui auront plus de mal à redémarrer (…) L’activité partielle de longue durée permet notamment de gérer une activité réduite par rapport à ce qu’elle était avant la crise ». Parmi ces secteurs naufragés, les discothèques : « on ne les oublie pas, c’est très difficile pour eux car ils ont été fermés depuis mars 2020, aujourd’hui les conditions sanitaires ne sont pas encore réunies pour leur permettre de rouvrir, on aura des discussions avec eux pour voir quelle est la meilleure solution » déclare Elisabeth Borne.

 

 

Réouvertures progressives : Elisabeth Borne appelle à la prudence « pour éviter tout retour en arrière »

Fixée au 19 mai, la date de réouverture ne satisfait pas entièrement les commerçants dont la demande initiale était une ouverture au 10 mai afin de profiter du week-end de l’ascension très porteur en terme d’activité, mais ce choix est justifié par Elisabeth Borne et le gouvernement dont la priorité est d’éviter nouveau stop and go : « l’objectif est d’aller le plus vite possible, car chacun veut reprendre son activité et les Français veulent retrouver une vie sociale, mais on doit être prudent et éviter tout retour en arrière ». Le télétravail, dont le protocole ne pourra être modifié avant juin, est un marqueur de ce retour graduel et très prudent à la vie normale : « le travail est actuellement systématique, avec la possibilité de revenir un jour par semaine s’il le salarié en éprouve le besoin (…) à partir du 9 juin, on modifiera ce protocole pour permettre aux employés et aux salariés de discuter au sein de l’entreprise d’un minimum de télétravail à mettre en œuvre ».

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Interrogée par Dimitri Pavlenko concernant l’ouverture de la vaccination à tous les publics, déjà effective dans certaines villes suite aux décisions des mairies de Cannes ou Bastia, où au moins aux salariés de « deuxième ligne » afin de limiter les créneaux de trouvant pas de preneurs et les doses perdues, Elisabeth Borne rappelle la stratégie gouvernementale : « la stratégie de vaccination consistant à vacciner les plus vulnérables pour réduire la pression des hôpitaux (…) mais les centres utilisent les doses au mieux, et s’ils peuvent les utiliser pour les salariés de la 2ème ligne qui sont à leurs postes depuis le début de la crise, c’est une bonne chose ». La ministre du Travail entend donner aux entreprises une importance capitale dans le processus de vaccination des salariés : « je compte beaucoup sur les entreprises pour se mobiliser pour la vaccination de leurs salariés, comme elles le font chaque année pour la vaccination contre la grippe (…) dès que les règles auront évolué et que l’on pourra vacciner la population générale je n’ai pas de doute qu’elles s’en saisiront ». A ce propos, si les Etats-Unis essayent de trouver des solutions et des incitations financières à l’échelle des entreprises pour convaincre les réticents, ces dispositifs ne devraient pas être en vigueur en France, comme le précise la ministre du Travail : « les incitations financières ne sont pas quelque chose que l’on envisage (…) mais les organisations syndicales et patronales le disent, il y a un effet d’entraînement quand votre entourage se fait vacciner, quand vous êtes dans un environnement où l’on fait confiance à ses collègues et que l’on constate que tout s’est bien passé »

Rémi Monti

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