Le Covid est avant tout une maladie respiratoire mais elle pourrait aussi frapper le cerveau. Leur existence était soupçonnée depuis deux ans, les effets neurologiques de la maladie semblent désormais avérés, y compris en cas de formes légères.
Les troubles cognitifs durent parfois jusqu’à un an
Une récente étude britannique publiée dans la revue Nature et réalisée sur plus d’une centaine de personnes, montre clairement l’impact du virus sur des zones du cerveau liées à la mémoire, à la concentration et à l’odorat. Des IRM ont été réalisées sur du long terme sur ces patients, avant même qu’ils ne contractent la maladie. Depuis deux ans, la professeur Dominique Salmon de l’Hôtel-Dieu à Paris soigne des patients ayant un Covid long. Les troubles cognitifs sont de loin les plus fréquents et les plus persistants durant même parfois, jusqu’à un an : « cela se manifeste par des difficultés de concentration, il y a ensuite des troubles de la mémoire. Par exemple, ils parlent et vont oublier ce qu’ils ont dit. Ils peuvent aussi oublier leurs clés ou même les enfants à l’école. Il y a une fatigue intellectuelle avec des troubles cognitifs importants, ils ont l’impression d’être au ralenti ».
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Pour la première fois des IRM réalisées régulièrement sur plus d’une centaine de patients ont pu montrer une inflammation du cerveau qui entraine une diminution de la matière grise : « c’est surtout au niveau des zones olfactives avec les zones frontales et les zones de l’hippocampe qui sont responsables de la mémoire. Cette baisse est de 0,2 à 0,3%. Quand on vieillit on perd 0,2% par an, c’est comme si le Covid faisait vieillir plus vite. C’est une atteinte organique, ce ne sont pas simplement les gens qui sont stressés ». Il reste maintenant à savoir pourquoi le cerveau est frappé par cette inflammation. La principale hypothèse serait liée à des fragments de virus résiduels qui pourraient déclencher cette réaction inflammatoire via le canal olfactif.
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :