Covid-19 : La reprise de l’épidémie confirmée par les traces dans les eaux usées

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Si l’on ne peut pas encore parler d’une nouvelle vague de Covid-19, les chiffres de l’épidémie sont en hausse. Les cas positifs augmentent quotidiennement de 11 %, à plus de 7500 cas par jour désormais en France et les hospitalisations suivent cette tendance.

La vaccination et le maintien du masque et des gestes barrières : la meilleure prévention contre le Covid-19

Les cas positifs pourraient être bien plus nombreux, car depuis le déremboursement des tests PCR, beaucoup de gens passent à travers les mailles du filet. En tout cas, la reprise est confirmée par le réseau Obépine, qui détecte les traces de virus dans les eaux usées. Dans plus de la moitié des 200 stations d’épurations analysés sur tout le territoire, les particules virales augmentent à nouveau. C’est le cas à Lille, Bordeaux ou encore Lyon, alors que les analyses des eaux usées étaient stables depuis plusieurs mois. Le virologue Vincent Maréchal s’inquiète de ces retournements de tendance disséminés sur le territoire : « la réaugmentation du signal dans les eaux usées précède de plusieurs jours la réaugmentation du nombre de nouveaux cas sur le territoire ». Observer les eaux usées a l’avantage d’être décorrélé d’une démarche individuelle, comme celle de se faire tester.

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« C’est une mesure quasiment métronomique » et donc extrêmement fiable, poursuit Vincent Maréchal. L’analyse des eaux usées est donc à présent l’un des meilleurs indicateurs pour surveiller l’épidémie. Pour l’épidémiologiste Dominique Costagliola, ces données montrent que la France suit le même scénario que le reste de l’Europe : « malheureusement, les cas finissent par arriver à l’hôpital ». La vaccination seule ne suffit pas, explique-t-elle, « le Danemark et le Royaume-Uni, par exemple, ont arrêté les autres mesures », des pays où le nombre de cas grimpe en flèche. Elle plaide pour une prévention combinée : « le port du masque à l’intérieur, continuer les gestes barrières ». Avec l’abandon des gestes barrières, la période hivernale sera compliquée, préviennent les scientifiques. Ils souhaitent que l’on cherche également le virus de la grippe ou bien de la gastroentérite dans les eaux usées pour préparer les hôpitaux en amont.

Rémi Pfister

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :

 

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