Face à une épidémie galopante, faut-il vacciner les enfants ? 47 000 nouvelles contaminations ont été enregistrées hier, contre 32 000 mardi dernier. Le rythme s’accélère chez les enfants : le taux d’incidence explose, il a presque doublé en une semaine pour atteindre 358 cas pour 100 000 au 26 novembre.
Olivier Véran assurait la semaine dernière qu’une éventuelle vaccination des enfants ne serait pas mise en œuvre avant 2022
Si le gouvernement n’a pas encore tranché, la Haute Autorité de Santé s’est prononcée dans un avis publié hier. Elle recommande de vacciner dès maintenant les 5-11 ans les plus fragiles. Deux catégories d’enfants sont concernées. D’abord, ceux qui souffrent d’obésité, de diabète, de trisomie 21 et de maladies hépatiques, cardiaques ou respiratoires. Ces derniers sont plus à risques de développer des formes graves du Covid.
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La Haute Autorité de Santé conseille également de vacciner les enfants qui vivent avec des adultes immunodéprimés. Au total, cela représente 360 000 enfants. La Haute Autorité de Santé ne table pas pour l’heure sur un élargissement de la vaccination à tous les 5-11 ans. Elle va auditionner des experts afin de déterminer si la balance bénéfices/risques penche en faveur d’une vaccination de toute la tranche d’âge ou non. De son côté, le gouvernement a saisi le Comité national d’éthique pour se prononcer sur la question. Quoi qu’il en soit, il n’y aura pas de précipitation : Olivier Véran assurait la semaine dernière qu’une éventuelle vaccination des enfants ne serait pas mise en œuvre avant 2022.
Plus il y a d’adultes contaminés plus il y aura aussi d’enfants positifs
L’épidémie de Covid continue donc de progresser à un rythme de plus en plus soutenu. Hier, devant les députés Olivier Véran, ministre de la Santé a été très clair : la situation sanitaire est « en train de s’aggraver ». Le rythme de contamination journalier pourrait bientôt dépasser celui du pic de la troisième vague de l’épidémie. En y regardant de plus près, toute la population n’est pas autant concernée par cette hausse spectaculaire qui s’accélère ces dernières semaines. Le taux d’incidence chez les enfants atteint des niveaux comparables à ceux du printemps dernier avec un taux de 358 au 26 novembre chez les 0-9 ans – selon les données des autorités sanitaires – contre 189 une semaine plus tôt, soit presque le double en sept jours.
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Comment expliquer cette hausse ? On constate que plus il y a d’adultes contaminés plus il y a aussi d’enfants positifs, expliquent les médecins. C’est d’autant plus vrai que les enfants sont une cible « facile » pour un virus comme le Covid explique Bruno Mégarbane, le chef de service réanimation à l’hôpital Lariboisière : « aujourd’hui, les enfants correspondent à la tranche d’âge qui n’est pas vaccinée et donc la moins immunisée. Du moment que le virus s’est remis à circuler progressivement, les écoles sont devenues un lieu de circulation. Plus le virus qui circule est contagieux, plus cette classe d’âge sera contaminée. De fait, tout pousse à penser que la vaccination des enfants est une intervention dont le rapport bénéfice/risque reste extrêmement favorable. Elargir la base de la vaccination permettra de réduire les contaminations ».
Elodie Vilfrite
Ecoutez les explications d’Elodie Vilfrite :
Ecoutez le témoignage de Bruno Mégarbane au micro d’Elodie Vilfrite :