Le Figaro fait sa Une sur les lenteurs bureaucratiques, qui freinent la lutte contre le coronavirus. Normes, autorisations, manque de communication, tergiversations… Les griefs sont légion.
Les cliniques privées n’ont pas tout de suite accueilli de malades faute de matériel, sous embargo
Manque de masques et de tests, obstacles pour associer le privé et le public à la prise en charge des malades… Le mille-feuille administratif français n’a pas facilité la réplique sanitaire. Et le quotidien de s’attaquer à ce que dans son édito, Vincent Trémolet de Villers appelle « le carcan réglementaire français ».
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Au Figaro, un directeur d’EHPAD raconte comment il a attendu 7 mois l’autorisation de transférer 16 lits d’un établissement à l’autre ; ce qui aurait pris à Paris 1 semaine sans la multiplication des procédures et des interlocuteurs. Le carcan français, c’est encore le patron d’un laboratoire lillois qui a attendu plus d’1 mois l’autorisation de pouvoir pratiquer des tests aux termes d’un parcours du combattant, qui l’a conduit de l’Agence régionale de santé au ministère de la Santé et jusqu’au cabinet du préfet, qui n’est au courant de rien.
? En région, certain s’affranchissent des institutions et de leurs règles pour faire face à la crise. https://t.co/ipDHb5kKUF
— Le Figaro Abonnés ? (@lefigaroabonnes) April 21, 2020
Un peu plus loin Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hospitalisation privée, explique pourquoi, au départ de la crise, les cliniques du Grand Est n’ont pas été sollicitées. Elles attendaient tout bonnement le matériel de protection nécessaire, qui était sous embargo, et n’avaient aucun contact avec l’Agence régionale de santé.
« Je ne vais pas attendre que des gens le cul sur une chaise me disent quoi prescrire », cingle un médecin
Vous lirez aussi l’interview de Philippe Wahl dans Le Parisien-Aujourd’hui en France. Le patron de La Poste. La Poste, à qui certains ont reproché son retard à l’allumage au début de la crise et qui ne garantissait que 3 jours de tournées par semaine.
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L’entreprise va péniblement passer à 4 jours et le patron de La Poste ne se prive pas de préciser que pour opérer un tel changement, il a fallu tenir 454 comités d’hygiène de sécurité et des conditions de travail pour la seule branche courrier-colis. C’est aussi cela le carcan français. Imaginez-vous le barnum politco-syndical ? Un peu plus loin, c’est au tour des médecins généralistes de pointer les normes, les études, les autorisations d’expérimentation.
Via @le_Parisien cet aveu surréaliste du patron de La Poste
« avec la médecine du travail et après la tenue de 454 CHSCT (!!!)nous allons pouvoir passer de 3 à 4 tournées de facteurs par semaine »
454????
?La revue de presse de @radioclassique https://t.co/Rcg8ZM8h7C pic.twitter.com/MehJ3Cjh3q
— David Abiker (@DavidAbiker) April 21, 2020
En l’absence de traitement et de vaccins, les médecins font ce qu’il peuvent, et l’un d’eux à cette phrase : « Je ne vais pas attendre que des gens qui ont le cul sur une chaise me disent quoi prescrire ». La formule résume un peu le ras-le-bol des acteurs de terrain et pas seulement des médecins, ceux qui voudraient faire, mais qui ont du mal.
David Abiker