Ce matin à 8h15 sur Radio Classique
Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI
Invité de Guillaume Durand
« Nous continuons de demander aux Républicains de changer de candidat »
Extraits :
A propos de François Fillon
« Il y a un problème au sein de la famille Les Républicains. On nous a entendus pour dire qu’il n’était pas possible de faire campagne derrière quelqu’un qui prenait un engagement et disait le contraire. Les Français ont déjà été trahis [par Hollande] qui ne respectait pas ses engagements et les trahissait après avoir été élu, mais cette fois-ci avec François Fillon, c’est avant. Il explique que s’il est mis en examen il se retirera et aujourd’hui il nous explique que quoi qu’il arrive il ne le fera pas. Cette forme de parjure ne rend pas crédible la parole publique. (…) Quand vous ne pouvez plus croire en la parole de quelqu’un comment voulez-vous que la campagne marche ? »
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« Il s’est mis lui-même dans la situation de prendre un engagement et de se déduire de cet engagement juste après. Comment croire le reste du programme ? Deuxième chose, on l’a vu hier soir sur France 2, François Fillon n’est plus en mesure de parler même une minute de son programme. C’est la raison pour laquelle nous continuons de demander aux Républicains de changer de candidat parce que le candidat n’est plus capable de porter son programme. J’espère qu’Alain Juppé fera une déclaration en ce sens- là.»
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« Je me rends parfaitement compte de la responsabilité de François Fillon (…) c’est lui qui a commis les erreurs qui plantent toute possibilité de gagner l’élection pour appliquer le programme de l’UDI et des Républicains. Seul par son ambition personnelle, il empêche une alternance à laquelle nous travaillons depuis des mois voire des années. Cette démarche a quelque chose d’intimement personnel et en rien de collectif.. »
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« Personne ne peut l’obliger, sauf sa responsabilité, sauf sa conscience et j’ai trouvé hier le discours, le virage très droitier, très inquiétant. (…) Qu’on ait eu hier 40 ou 50 000 manifestants, ça n’a aucune espèce d’importance. Pour gagner une élection présidentielle il faut convaincre 18 à 20 millions de Français. Aujourd’hui .plus de la moitié qui se reconnaissent dans la droite et le centre veulent qu’il renonce à sa candidature. Et ça sur un espace politique de 25% ça fait quoi, 12% ? Vous gagnez une élection présidentielle avec 12% ? 70% des Français ne veulent plus de sa candidature. Pas une minute il n’est possible de parler de sa campagne (…) ça empêche même le reste de la campagne présidentielle de se dérouler. »
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« François Fillon est en train d’organiser la déchirure entre la droite et le centre. François Fillon a parlé de socialo-centrisme. Ça veut dire qu’il considère que les centristes ne peuvent plus être alliés avec la droite, en tout cas avec sa droite à lui ? (….) Il veut être candidat à tout prix à la présidence de la République en déchirant son propre parti, en déchirant l’alliance construite patiemment aux municipales, aux régionales, et que nous souhaitons toujours au niveau nationale. Je pense que c’est un candidat qui se résout à être un candidat de témoignage pour sa satisfaction. La France est totalement oubliée.»
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« Hier Monsieur Fillon semblait dire qu’il tenait plus à son projet qu’à sa personne : je crains que cela ne soit pas vrai.
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« Je souhaite que l’on puisse conserver l’alliance entre Les Républicains et l’UDI que monsieur Fillon est en train de déchirer. »
A propos d’Alain Juppé
« Si Juppé n’y va pas, je le regretterai, naturellement. J’espère qu’il va dire le contraire parce qu’il n’y pas de raison objective pour qu’un seul homme, François Fillon, prenne en otage l’ensemble de la droite et du centre.»
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« Si ce n’est pas le cas moi, oui, à titre personnel, je solliciterai Jean-Louis Borloo car on a à la fois besoin de repartir dans une campagne positive. La tournure de la campagne, sa droitisation extrême est inquiétante. »
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« Au centre Jean-Louis Borloo mais à droite François Baroin, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse. Il faut un candidat crédible qui puisse gagner, et qui ne nous condamne pas à cet effacement, d’explosion et de déchirure. Il y en a un qui ne peut plus gagner c’est François Fillon. »
A propos de « qui a balancé » :
« Je n’ai aucune informations et François Fillon disait lui-même qu’il ne savait pas. Je pense que la partie judiciaire n’a aujourd’hui qu’un intérêt secondaire, ça a un intérêt pour François Fillon et sa femme. On est à 11 jours de la clôture des candidatures à la présidentielles et à 49 jours du premier tour, l’intérêt c’est de savoir si on peut encore gagner les élections et avec François Fillon manifestement ce n’est pas possible»
A propos de Jean-Louis Borloo :
« Jean-Louis Borloo est une parole autorisée et respectée dans l’ensemble du personnel de la droite et du centre et depuis quelques jours il essaie de mettre de l’huile dans les rouages car il voit bien la catastrophe qui s’annonce et quand je dis « moi je ferai appel à lui » ça n’engage que moi. Mais si François Fillon s’est enfermé dans le cockpit et tient absolument à aller crasher l’avion contre la montagne je pense qu’il y a des gens qui doivent prendre des initiatives »
A propos de Macron :
« J’ai organisé dans les fédérations un débat des militants ce week-end et il n’y avait pas d’appétence en réalité pour le soutien d’Emmanuel Macron. Mais l’attitude de monsieur Fillon et le caractère dérisoire maintenant de cette candidature et le discours de plus en plus dur, de plus en plus droitier, de plus en plus rejetant ce qui ne lui ressemble pas, cela créé une vraie tentation chez les électeurs et chez les élus locaux de voter pour Macron plutôt que pour Fillon.»