Changer de nom : Une proposition de loi pour simplifier les démarches fait débat

istock

Une proposition de loi examinée ce mercredi 26 janvier et portée par le député LREM Patrick Vignal propose de simplifier les démarches permettant à chaque Français de choisir son nom. Il ne s’agit pas de le choisir comme ça, en partant de rien, mais de choisir son nom entre celui de son père ou de sa mère.

3 567 Français ont souhaité changer de nom en 2021

Le principal changement consiste autoriser tout adulte qui le souhaite, une fois dans sa vie, à prendre le nom de son deuxième parent en l’ajoutant à son nom actuel. Par exemple si votre père s’appelle Martin, et que pour des raisons qui vous appartiennent, vous voulez prendre le nom de votre mère qui s’appelle Dupond, eh bien ce sera plus simple. Il y a des raisons assez sérieuses pour justifier la facilitation de ce changement par une déclaration sur un formulaire CERFA. La première est qu’en 2021, 3 567 Français en ont fait la demande, qui a été refusée pour 35 % d’entre eux, explique le Monde. La deuxième, c’est évidemment l’affichage politique de l’égalité homme-femme. La troisième, c’est que porter le nom d’un père, plus rarement d’une mère qui vous ont battu ou abusé est un fardeau assez lourd. Enfin, dans une société où s’affirme le modèle monoparental, ce changement plus facile n’est pas un non sens.

A lire aussi

 

Le nom de famille est-il personnel ou collectif ?

La droite avance des arguments contre. Deux députés LR dénoncent un état civil à la carte. Le député Xavier Breton estime dans Le Figaro que « l’état civil n’est pas malléable au gré des émotions et des désirs des individus. Ce texte nous fait entrer dans une logique dangereuse en faisant primer la volonté individuelle sur les règles collectives ». Le député poursuit : « on va fragiliser l’identité familiale et se retrouver avec des fratries qui n’ont plus le même nom. C’est une destruction méthodique de la famille, on veut faire croire que le nom de famille est uniquement personnel mais il est aussi collectif. Il s’inscrit dans une lignée, une histoire ». Un parlementaire ajoute un autre argument, une telle loi pourrait permettre à des délinquants de changer de nom. Laissons le mot de la fin à un généalogiste, auteur de Quoi de neuf dans la famille ? édité chez Buchet-Chastel. Jean Louis Beaucarnot est circonspect, cette loi trahit l’individualisme de l’époque. Quelle sera la prochaine loi : la possibilité de changer de date de naissance ?

David Abiker 

Retrouvez la Revue de presse