Baccalauréat : Le niveau de français des nouveaux bacheliers inquiète

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Malgré un taux de réussite de 86% au baccalauréat, la presse française du 6 juin s’inquiète du niveau général des élèves. Entre une attention qui s’effondre à cause d’une surexposition aux écrans et un désintérêt pour la langue française, les raisons qui justifient le manque de maitrise des lycéens sont nombreuses.

Sur une centaine de dissertations corrigées, seule une vingtaine de copies étaient écrites correctement

Les heureux diplômés du bac occupent une bonne partie de la presse quotidienne du 6 juin. On connait désormais le taux de réussite qui s’élève à 86%. C’est un peu moins bien que les sessions précédentes, mais ce n’est pas là où se trouve le drame, nous dit Le Figaro.  En effet, le journal affirme que les bacheliers sont de plus en plus mauvais à l’écrit. Le Figaro fait référence à un professeur de philosophie qui parle de copies “indigentes”. Sur la centaine de dissertations qu’il a corrigées, seule une vingtaine étaient écrites correctement et seuls 2 élèves sont parvenus à comprendre le sujet demandé. René Chiche poursuit en soulignant qu’en terminale certains élèves ne savent pas tenir un stylo. Ils enchaînent des phrases sans pensées construites. L’enseignant se pose des questions sur son rôle, et ironise : “Autant que je passe le balai dans la cour du lycée”.  

“Victor Hugo, ce bel enfoiré avec son crépuscule à la con”

En effet, certains jeunes français sont fâchés avec la langue de Molière, notamment à cause des écrans. Les 7-25 ans passent 3h14 à lire par semaine contre 3h50 par jour sur un écran. Le résultat est que la durée d’attention s’effondre. Elle serait de 9 secondes aujourd’hui, soit 1 seconde de plus que celle du poisson rouge. Mais les petits Français sont également fâchés avec Molière et ses confrères. Les auteurs en prennent pour leur grade. On pense notamment à Sylvie Germain et à son texte présenté au bac de français trop difficile avec une belle séquence de cyberharcèlement à la clé.

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Le Figaro nous rappelle que cela était aussi arrivé à Andrée Chedid, Laurent Gaudet et même Victor Hugo. En guise d’exemple de ce désamour, on retiendra le commentaire d’un élève : “ah oui, ce Victor Hugo, ce bel enfoiré avec son crépuscule à la con”. La culture web s’invite aussi dans les copies. Pour la philo, Kévin, un élève, s’est inspiré d’un sketch trouvé sur YouTube sur les différences entre commerciaux et ingénieurs pour agrémenter sa dissertation. Le coup de génie de Kévin lui a valu un joli 6 sur 20. D’ailleurs les professeurs évitent souvent de descendre la note en dessous de 6 afin d’éviter une double correction. Le Figaro conclut en précisant que les bacheliers ont coincé sur la signification d’un nom commun. Il est vrai que le mot “ludique” n’a pas été compris de tous, et c’est bien cela le plus effrayant.

Marc Bourreau

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