Assassinat du père Hamel : L’ouverture du procès, 6 ans après le drame

Rémi Vallez

6 ans après l’assassinat du père Jacques Hamel, la cour d’assises spéciale de Paris se replonge dans l’horreur de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray.

La communauté catholique se prépare à revivre des moments difficiles

Le procès de l’attentat qui a coûté la vie à ce curé de 86 ans s’ouvre aujourd’hui, ce lundi 14 février à Paris, et pour 3 semaines. Les deux assaillants qui avaient égorgé le religieux en pleine messe ont été abattus par les forces de l’ordre. Mais quatre de leurs complices présumés sont jugés pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et complicité. A Saint-Etienne-du-Rouvray, ville martyre, la communauté catholique se prépare à revivre des moments difficiles. Dans l’église Sainte-Thérèse, une photo grand format du Père Hamel est accrochée au mur. C’est un peu comme s’il veillait encore sur les fidèles. En ce jour de messe, ils sont une cinquantaine dans la paroisse avec au cœur de leurs prières, la mémoire du prêtre assassiné.

Portrait du père Hamel, Eglise de Saint-Etienne-du-Rouvray, photo : Rémi Vallez

Gabriel, le responsable de la chorale a côtoyé le père Hamel pendant 16 ans : « c’était un monsieur discret, humble mais qui avait son tempérament. On essaye de relever un peu la tête mais je ne peux pas comprendre, quelle que soit la folie, qu’on arrive à tuer une personne âgée et surtout quelqu’un qui n’a jamais fait de mal à personne et qui ne faisait que prier ».

A lire aussi

 

Comme ses paroissiens, le curé Jacques Simon – qui a succédé au père Hamel – est en quête de réponses après 5 ans de tourmente : « est-ce que le père Hamel était connu par ses assaillants ? En tous cas il a été assassiné comme prêtre et j’espère que ce procès va nous éclairer davantage ». Au cœur des questions de paroissiens : peut-on pardonner un tel acte ? Marilaine estime que cela est impossible : « on tend une joue on se fait gifler, on tend l’autre et jusqu’où cela peut-il aller ? On parle de tolérance et de pardon, mais cela remet beaucoup de choses en question ». Cette paroissienne espère que le procès parviendra à l’apaiser car pour elle, il est toujours impossible de pardonner ce qui a été fait au père Hamel. Le seul réconfort dans ce drame, explique Marilaine les larmes aux yeux, c’est que depuis 2016 : « la paroisse a tenu et s’est même renforcée dans une certaine communion ».

Rémi Vallez

Ecoutez le reportage de Rémi Vallez : 

 

Retrouvez les Infos du jour