Affaire Théo : Des manquements policiers dénoncés par la Défenseure des droits Claire Hédon

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Le Monde consacre sa Une à l’Affaire Théo : Claire Hédon, la Défenseure des droits pointe une liste édifiante de comportements contraires à la déontologie de la police à tous les niveaux de la hiérarchie.

François Hollande s’était rendu au chevet de Théo, grièvement blessé par des policiers

L’Affaire Théo, souvenez-vous, c’était un 2 février 2017, une altercation entre des policiers et un jeune homme dont l’enquête montrera qu’il a été grièvement blessé au derrière après avoir reçu un coup de matraque. L’affaire avait provoqué des émeutes urbaines et le chef de l’Etat de l’époque, François Hollande, s’était rendu au chevet du jeune homme. Au-delà du coup de matraque qui a handicapé le jeune homme à vie et qui vaut à trois des quatre policiers un renvoi devant la Cour d’assise pour violence volontaire, la Défenseure des droits Claire Hédon pointe une accumulation de manquements dont le Monde entame le récit.

 

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C’est l’histoire d’une interpellation banale qui a déraillé : un Commissaire divisionnaire qui n’a pas pris les mesures nécessaires pour préserver l’enquête, des coups portés à Théo après son menottage, l’humiliation par la prise de photographies, des coups portés dans le véhicule de police, l’usage d’armes intermédiaires en toute illégalité, l’introduction de données fausses dans les fichiers de police. Le Monde décrit une intervention policière qui tourne mal. Même si le jeune homme a eu un comportement hostile voire violent, même si depuis il est impliqué dans une tentative d’escroquerie, tous les éléments recueillis par la Défenseure des droits mettent au jour une réaction disproportionnée de la part des policiers, des sanctions minimums de la part de la hiérarchie en attendant le procès.

 

 

« Je n’ai pas mon Sarko », aurait déclaré Emmanuel Macron lorsqu’il cherchait un ministre de l’Intérieur

Ironie de l’affaire, l’avocat de Théo, Me Antoine Vey a longtemps porté ce dossier avec son associé, un certain Eric Dupont-Moretti, devenu depuis ministre de la Justice. Le rapport de la Défenseure des droits a atterri hier sur le bureau de Gérald Darmanin ministre de l’Intérieur, le même qui en juillet, interrogé sur les violences policières à l’Assemblée nationale avait maladroitement répondu « quand j’entends parler de violences policières, je m’étouffe ». L’incontournable Gérald Darmanin fait la une de l’Opinion, avec ce titre : Gérald Darmanin veut passer son permis poids lourd. Au sein de la Macronie et dans la perspective de 2022, l’ex-Les Républicains est omniprésent.

 

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Il porte la loi sur le séparatisme, multiplie les déplacements pour tenter d’obtenir des résultats en matière de reconduite à la frontière, et c’est lui qui la semaine dernière a provoqué quelques vives polémiques en défendant le projet de la loi sur la Sécurité globale notamment sur le floutage des forces de l’ordre. « Je n’ai pas mon Sarko », la formule est d’Emmanuel Macron nous dit l’Opinion lorsque le Président se cherchait un ministre de l’Intérieur. Il finira par le trouver en la personne de Darmanin. C’est Darmanin qui, lorsqu’il était à Bercy, a mis en garde le chef de l’Etat sur les faiblesses du macronisme dans le domaine sécuritaire « on a une présomption de naïveté sur le régalien » aurait-il confié au chef de l’Etat, « Les Républicains et Marine Le Pen vont s’y engouffrer, vous avez besoin d’un pied droit » analyse celui qui prendra la suite de Christophe Castaner place Beauvau. Et qui, après son mariage cet été, a été invité le 26 septembre dernier à l’Elysée  par Brigitte et Emmanuel Macron qui soigne sa droite. « Je suis mes convictions qui correspondent à ce que veut le président «  indique Darmanin à l’Opinion.

David Abiker

 

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