Ultradroite : Le risque d’un passage à l’acte avant la présidentielle inquiète les autorités

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Le 26 janvier s’est ouvert au tribunal judiciaire de Paris le procès pour « entreprise individuelle terroriste » d’un ancien militaire. Il était soupçonné de préparer un attentat contre la communauté juive.

Gérald Darmanin le ministre de l’Intérieur ne cache pas sa préoccupation

La montée en puissance des groupes d’ultradroite est dans le viseur des renseignements. Depuis 2017, la DGSI a déjoué six projets d’attentats. L’an dernier, trois groupuscules accusés d’opérations violentes ou d’incitation à la violence ont été dissous. En pleine période de campagne, trois mois avant la présidentielle, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ne cache pas sa préoccupation quant à ces groupes dont l’idéologie a été boostée par la pandémie. Aujourd’hui, les services de renseignement mènent une dizaine d’enquêtes sur des groupes d’ultradroite susceptibles de passer à l’acte. Pour Claude Moniquet, spécialiste du terrorisme, certains profils sont particulièrement inquiétants : « on a des anciens militaires, des amateurs et des collectionneurs d’armes ou encore des tireurs. Ce sont surtout des gens très jeunes et la plupart du temps des individus isolés. Ceux qui font partie d’une structure sont plus faciles à repérer ». On peut alors craindre que les communautés étrangères et musulmanes, la communauté juive et les représentants de l’Etat puissent être ciblés.

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L’ultradroite monte en puissance dans d’autres pays d’Europe et aux Etats-Unis

La DGSI évoque un noyau dur de 1 000 personnes potentiellement violentes. Si le risque lié à l’ultradroite n’est pas nouveau, depuis quelques années les sympathisants sont de plus en plus nombreux, indique le politologue Jean-Yves Camus : « on a d’abord eu la détestation de l’islam depuis les attentats de 2015 et puis celle du pouvoir. Dès le début du quinquennat d’Emmanuel Macron cela s’est amplifié avec les Gilets jaunes et encore davantage avec le confinement qui a permis a des individus de s’imprégner de théories complotistes derrière leurs ordinateurs ». Un phénomène qui ne touche pas que la France. L’ultradroite monte en puissance dans d’autres pays d’Europe ou même aux Etats-Unis.

Elodie Vilfrite

Ecoutez le reportage d’Elodie Vilfrite : 

 

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