La revue de presse… On a le choix des images pour qualifier l’embarrassante affaire Richard Ferrand !
Un petit caillou, mais qui peut devenir un boulet pour Emmanuel Macron (image choisie par L’Alsace)
Un nuage d’altitude, pas encore un cumulonimbus qui annonce un changement de temps (mais un nuage qui grossit à vue d’œil dans le grand ciel bleu qui accompagne les premiers pas d’Emmanuel Macron, selon Les Dernières nouvelles d’Alsace…
Caillou, nuage, accroc, tache, ce mot revient dans les journaux.
L’Opinion voit une vilaine tache sombre sur un début de quinquennat immaculé.
Les Echos estiment aussi que sur la belle photo livrée par l’Elysée, il y a désormais une tache…
« L’histoire de ces dernières années est pleine de taches restées petites. Elle est pleine aussi de taches qui paraissaient insignifiantes avant de gripper une machine, électorale ou quinquennale, écrit Cécile Cornudet. Si les Français ont le sentiment que la vieille politique a commencé, sans attendre, à se faufiler dans l’ère Macron, elle aura bien du mal à rester petite ».
La « vieille politique », c’est aussi une expression qui revient dans beaucoup de journaux…
Libération et Le Canard Enchaîné évoquent aussi cette « vieille politique » que le nouveau pouvoir n’a cessé de vilipender, mélange entre affaires publiques et intérêts privés imputé à « L’encombrant monsieur Ferrand », selon la manchette du Parisien qui ne prend pas de gants en évoquant « un sérieux vice de fabrication » du ministre de la Cohésion des Territoires.
Libération titre de son côté : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
Le Monde considère ce matin qu’à travers sa défense, Richard Ferrand confirme toutes ses informations publiées hier sur le mélange public-privé qu’il pratique depuis une vingtaine d’années.
L’affaire tombe au plus mal pour Emmanuel Macron qui n’a pas réagi…
Tâche dévolue au premier ministre, qui en privé selon Le Canard enchaîné se dit… « bien em… »
« Sauver » Richard Ferrand n’est pas un exercice facile, reconnaît Edouard Philippe.
La question de son maintien à son poste est bien sûr posée, mais Emmanuel Macron considère que dans la mesure où ni le parquet de Brest, ni le parquet national financier n’ont jugé utile d’ouvrir un dossier, il n’y a aucune raison de ne pas soutenir Richard Ferrand. « Emmanuel est fondamentalement républicain », ajoute dans L’Opinion un chef d’entreprise très proche du Chef de l’Etat, Jean-Marc Borello, qui rapporte son échange récent avec Emmanuel Macron sur le sujet…
L’exécutif se pose la question de l’impact des soupçons sur le résultat des législatives…
Il sera rassuré par la lecture du Figaro : En marche ! vers une majorité absolue à l’Assemblée.
Selon un sondage Kantar Sofres OnePoint, le mouvement du Chef de l’Etat obtiendrait de 320 à 350 députés le 18 juin.
Les marcheurs seraient donc en position de force.
A ce stade, malgré les craintes qu’auraient formulé le ministre de l’Intérieur (Gérard Collomb selon Le Canard affirme que des dizaines de circonscriptions vont se jouer à 1 ou 2 points près), à ce stade donc pas de répercussions électorales selon les sondages.
A contrario, glissent Les Echos, faire partir Richard Ferrand aujourd’hui serait concéder une faute, il y aurait davantage à perdre…
On saura au soir du scrutin quelle stratégie est vraiment la bonne !
Encore un mot sur les sondages, celui du Figaro crédite La France insoumise de 12% des voix contre près de 20% à la présidentielle (20 à 30 députés avec les communistes). Jean-Luc Mélenchon se voit néanmoins en opposant numéro un : interview dans Le Parisien dans laquelle il dénonce un « Mélenchon bashing » d’une violence verbale inouïe de la part de la droite, du PS, des macroniens et d’un certain nombre de « médiacrates ».
Il ne donne pas de noms…
D’autres sujets à relever ce matin…
Vladimir Poutine s’exprime dans Le Figaro, nous demandant « d’arrêter d’inventer des menaces russes imaginaires ».
Pour le président russe, l’utilisation de bombes chimiques par Bachar el-Assad contre sa population est aussi une invention…
L’Express. Un numéro mise en garde contre le diabète, épidémie silencieuse. Mal du siècle. Le comédien Jean Reno témoigne : Moi diabétique, et alors ? Il raconte sans détour sa vie sous insuline..
Enfin, deux joueurs français de tennis ne sont pas à la fête, et pour cause… Je ne parle pas de Tsonga qui a fini dos au mur à la tombée de la nuit…. Mais de Maxime Hamou, coupable de gestes déplacés envers une journaliste, et de Laurent Lokoli, qui a refusé de serrer la main de son adversaire…
Scandale hier à Roland Garros. D’aussi mauvaises manières de la part de deux joueurs invités par la fédération…
Ce qui est cocasse c’est la réaction de l’un et de l’autre après coup : je suis quelqu’un de bien…
Au fond…
L’Equipe ironise : Hamou a rédigé un communiqué officiel, du moins son agent l’a fait pour lui, afin de présenter ses excuses.
La consoeur, qui a été caressée, embrassée de force… affirme que s’il elle n’avait pas été en direct, elle lui aurait donné une gifle, ou un direct…
On est passé à travers une scène d’anthologie.
Michel Grossiord