La Revue de Presse du jour – 30/06/2017

La revue de presse… Quand la presse critique (utilement) la presse !

Les lecteurs de la presse régionale sont habitués à découvrir régulièrement au chapitre des faits divers un « drame familial » qui s’est déroulé près de chez eux…

« Crime passionnel ». « drame de la séparation », « différend conjugal » : ce sont les expressions qui reviennent… Souvent la victime (une femme) est curieusement effacée, les faits minorés, observe Libération pour qui la presse atténue la portée de ces meurtres au sein du couple alors que chaque année, en France, plus d’une centaine de femmes sont abattues par leur conjoint ou par leur ex…

Le journal parle d’un « véritable crime de masse » !

Et a choisi d’enquêter (à partir d’articles de la presse régionale) sur 220 décès de femmes, toutes tuées par leur conjoint, mari ou ex entre 2014 et 2016 !
Elles s’appelaient Géraldine, Christelle, Ninon, Carole, Myriam…
Femmes vulnérables, surtout au moment de la séparation. Comment faire baisser le nombre de ces décès ? L’arrivée aux urgences de femmes blessées doit déclencher une prise en charge, voire une mise à l’abri…

Les pages des faits divers sont encore très remplies par l’affaire Grégory…

Articles et Unes de journaux : « Murielle Bolle, la clé de l’affaire Grégory ? » s’interroge La Nouvelle République.
Murielle Bolle, la belle-sœur de Bernard Laroche… La justice, explique Le Figaro, envisage à présent qu’un complot familial ourdi par plusieurs personnes ait pu déboucher sur le meurtre du petit garçon…
Un complot familial qui trouve son origine dans la jalousie ! Dans le cas de cette famille, la jalousie a donc conduit à un meurtre d’enfant…
La jalousie sociale et financière, tous les Français y ont été personnellement confrontés, soit qu’ils l’aient ressentie eux-mêmes, soit à l’inverse qu’ils en aient été l’objet (ces derniers connaissent la violence émotionnelle que la jalousie peut engendrer et les haines familiales qu’elle peut susciter).
Bref, la jalousie, tout le monde connait, d’où la passion française pour l’affaire Grégory, avance… Pierre-Antoine Delhommais dans sa chronique économique ( !) du Point !

On n’est plus à la page des Faits divers, là !…

Non, car ce sont « les leçons économiques de l’affaire Grégory » qui sont exposées : la jalousie peut aller jusqu’à balayer toute rationalité économique et conduire à la violence…
Le chroniqueur du Point cite l’expérience menée sur des singes. Lorsque pour une même tâche (ramasser un caillou), un singe reçoit une récompense alimentaire moins bonne que son voisin (un morceau de concombre plutôt qu’un grain de raisin), il la refuse et se met à secouer les parois de sa cage avec fureur…

Autre sujet de société dans la presse du jour : l’école, et la recherche par de plus en plus de parents de solutions alternatives à l’enseignement public…

Les écoles alternatives, inspirées par d’autres méthodes pédagogiques, connaissent un boom, selon Le Parisien. De plus en plus de parents sont à la recherche d’une autre école. Pour l’instant, un peu plus de 60.000 élèves (sur 12 millions) fréquentes ces primaires ou collèges hors contrat (certains religieux).
Mais ces établissements ont un coût pour les parents… Le Parisien déplore à la fois une injustice et la faillite de l’école publique, « celle de Jules Ferry, où l’élitisme républicain et le mérite fonctionnaient comme un ascenseur social dans lequel grimpaient des gosses d’ouvriers ou des gamins d’immigrés ».
Jean-Marie Montali dénonce, je cite, « cette école publique désormais incapable de former une élite du peuple ».
Chantier prioritaire, à l’heure des restrictions budgétaires…
Elles sont à la Une de bien des journaux avec le réquisitoire de la Cour des comptes… Le Figaro accuse François Hollande d’avoir laissé un faux bilan, dans le monde de l’entreprise c’est un délit !

Emmanuel Macron est passé à l’attaque…

Il laisse son gouvernement tirer à boulets rouges contre la gestion des années Hollande, commente Cécile Cornudet des Echos. « La bienveillance en mode veille ».
Dans Libération, Benoît Hamon fustige lui Macron « le libéral-autoritaire », alors que la photo officielle du Chef de l’Etat suscite quelques analyses dans la presse…
Le Figaro raconte les coulisses de la prise de vue : des livres, une horloge, des smartphones, un encrier : c’est le président littéraire maitre du temps connecté à son épqoue…
Le regard d’acier a quelque chose d’hypnotique, juge Le Monde. Une détermination appuyée. Emmanuel Macron est agrippé à sa table de travail… L’ancien ministre Thierry Mandon juge qu’il y a un côté conquête de l’Ouest. Macron semble dire : Ca y est, j’y suis ! Pour me déloger, il faudra me passer sur le corps…
Dans Le Parisien, communicants et experts sont appelés à chercher tous les dessous d’une photo tout en symboles…
Il y a cette fenêtre ouverte…
Les spécialistes y voient un détail « très macronien » : « Il est dedans et en même temps dehors », relève l’historien des médias Christian Delporte…
A cela l’entourage présidentiel répond : La fenêtre ouverte ? « Il faisait très chaud samedi après-midi »…
QUI CROIRE ?

Michel Grossiord