La revue de presse… Avec une indiscrétion qui permet d’anticiper sur l’annonce du remaniement, sans François Bayrou ni Marielle de Sarnez !
A 18 heures au plus tard sera dévoilée à l’Elysée la liste des ministres du gouvernement Edouard Philippe 2.
La presse qui appelait Emmanuel Macron a tranché le cas Bayrou a donc été entendue : la main du Chef de l’Etat n’a pas tremblé…
Osera t-il débarquer Bayrou, s’interroge La Voix du Nord ? La réponse est tombée tout à l’heure…
Son intransigeance, son autorité était en jeu, souligne L’Opinion…
L’intention était de mettre François Bayrou à distance, expliquent Les Echos. Pousser à la démission cet allié à la fois insolent et potentiellement toxique était l’option, option qui amène désormais à trouver de nouveaux poids lourds pour la Justice et la Défense, abandonnée dès hier par Sylvie Goulard qui a « ouvert le chemin » (ou la porte)!
Alors, quels entrants ?
Je peux vous faire écouter ce qu’on entendra à 18 heures sur le perron de l’Elysée…
De la salsa ! A 18 heures, un orchestre colombien, Los Jovenes de Colombia sera sur le perron à l’occasion de la Fête de la musique.
Un concert prévu de longue date qui oblige le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, à chercher un autre endroit pour annoncer la composition du gouvernement. Une première dans l’histoire de la Vème République, souligne Le Figaro…
C’est un souci mineur par rapport au casse-tête de ce remaniement compliqué par les annonces de ce matin…
Restons dans la musique ! Un gouvernement, c’est un orchestre : l’image plait à Edouard Philippe qui l’utilise à nouveau dans une interview à L’Express…
« Un gouvernement, c’est un orchestre, et on ne fait pas un orchestre avec 22 mêmes instruments, 22 mêmes façons de jouer, c’est absurde ! »
-Et François Bayrou, c’est la grosse caisse ? lui demande L’Express…
Réponse d’Edouard Philippe : « Ce qui m’intéresse, c’est que l’orchestre joue bien ». « La réussite ne peut être que collective. Il suffit d’une erreur dans la partition par un musicien quel qu’il soit pour que l’ensemble en paie le prix… »
La grosse caisse fait toujours beaucoup de bruit, mais désormais à l’extérieur de l’orchestre…
« Macron joue avec un Modem réduit ! » s’amuse Le Canard Enchaîné, réduit à zéro, alors que Libération et Le Parisien creusent le dossier de « l’affaire », ou du « système Bayrou » selon la formule utilisée par Libé qui évoque des cas nouveaux d’assistants problématiques.
On lit au passage que les eurodéputés disposent d’un coquet budget de 24.000 euros par mois (charges comprises) pour la gestion de leurs collaborateurs. Une somme alléchante qui il y a quelques années étaient moins contrôlée par le Parlement européen…
De son côté, Le Parisien revisite les 15 dernières années, « quand le Modem travaillait en famille » : François Bayrou et Marielle de Sarnez ont souvent recruté des collaborateurs dans leur entourage. « Nous avons recensé une dizaine d’emplois familiaux, sans que notre liste soit exhaustive », écrit le journal.
Difficultés politiques tranchées par une série de départs, mais contexte économique plus favorable qu’espéré.
La Croix et Les Echos saluent le retour (enfin) de la croissance en France… 1,6% prévoit l’Insee. Ce serait alors la meilleure de ces 6 dernières années… Emmanuel Macron va bénéficier d’une activité économique assez dynamique dès son arrivée au pouvoir. Théoriquement, le contexte est assez propice aux réformes…
Autre dossier mis en avant : la lutte contre le terrorisme…
Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb détaille dans Le Figaro les mesures de la nouvelle loi antiterroriste qui sera présentée demain au Conseil des ministres… Notamment les perquisitions administratives mais soumises à l’autorisation d’un juge judiciaire !
Alors que L’Humanité dit que les libertés publiques sont en péril, ce qu’avait dit aussi d’ailleurs le New York Times dans un édito récent mettant en garde contre une République plus répressive… Gérard Collomb se veut rassurant : « Il s’agit de dispositions de droit commun avec toutes les garanties protégeant les libertés individuelles. Nous avons choisi de renforcer la sécurité des Français mais pas au prix de nos libertés ».
Fin de citation de Gérard Collomb dans Le Figaro journal qui n’est guère rassuré par ailleurs sur le cas des Fichés S (c’est le thème de son édito)
Enfin, une charge anti-Mélenchon
Le leader de la France insoumise a fait une entrée remarquée hier à l’Assemblée nationale…
« Le mathématicien et le populiste ». Edito signé Daniel Fortin dans Les Echos qui rappelle la phrase de Jean-Luc Mélenchon au sujet de Cédric Villani : « J’ai vu le matheux, je vais lui expliquer ce que c’est qu’un contrat de travail et il va tomber par terre. »
« Il faut lire et relire cette phrase pour percevoir tout ce que le populisme peut dégager de nauséabond », estime Daniel Fortin pour qui on pourrait sourire de cette « gouaille » si l’on ne se souvenait « de la littérature extrémiste des années 1930 et des conséquences qu’entraîna la coupable indulgence de bon nombre d’intellectuels pour la démagogie ».
Les années 1930 sont souvent évoquées quand on évoque le populisme et Marine Le Pen. Ce matin, le parallèle est établi de manière encore inédite avec Jean-Luc Mélenchon.
Michel Grossiord