La revue de presse… Une vedette mise en avant par la presse, c’est Nicolas Hulot qui suscite beaucoup de questions !
C’est « la » prise de guerre ! Courtisé par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy puis François Hollande, l’ancien animateur d’Ushuaia a accepté de franchir le pas.
Hulot ministre, c’est la meilleure façon pour Emmanuel Macron de dérober la thématique forte de l’écologie. D’un coup, note Le Monde, le président balaie les critiques sur son peu de sensibilité aux questions environnementales…
Mais Hulot ministre, ce sont en effet beaucoup de questions dans la presse…
D’abord, combien de temps va-t-il tenir ? « Il va démissionner tous les trois mois », ironise un observateur cité par Le Figaro, qui connait ses sautes d’humeur.
Ensuite, quelles concessions lui ont été faites en échange de son enrôlement dans le gouvernement ?
Première patate chaude : l’aéroport Notre-Dame des Landes. Selon Le Parisien, Nicolas Hulot aurait fait de l’arrêt du chantier la condition sine qua non de son entrée au gouvernement. Même s’il a accepté (on le découvre en lisant Libération) que le groupe Vinci (constructeur de l’aéroport) finance sa Fondation (comme EDF d’ailleurs…)
Reste que dans le casting gouvernemental, Nicolas Hulot est présenté par les journaux comme un « symbole », « un rallié de poids »…
Le gouvernement Macron ne fait pas exploser les clivages de la presse… notamment la presse de gauche qui trouve que ça penche trop à droite !
Globalement, l’équipe présentée hier a plutôt les faveurs des journaux… Sa forme atypique, nouvelle, qui n’est ni de droite ni de gauche, ou les deux à la fois, comme dit La Montagne, est saluée.
Le Figaro est proche de l’enthousiasme, plaçant le curseur au centre droit, mais surtout jugeant favorablement un gouvernement des modérés. Tony Blair est cité : « L’important, ce n’est pas la gauche ou la droite. L’important c’est ce qui marche ».
Sud Ouest décrète le clivage droite-gauche obsolète.
Mais L’Humanité et Libération trouvent que ça penche trop à droite, avec dans le deuxième journal une charge qui pourra surprendre contre les « experts », « les spécialistes » qui font leur entrée en force… Entre autres l’éditrice Françoise Nyssen, l’hématologue Agnès Buzyn, dont les portraits sont quand même enthousiasmants (La Voix du Nord, Les Echos se réjouissent du choix de personnes reconnues dans leur domaine, même s’il leur faudra tenir le choc des responsabilités politiques).
Mais donc une flèche leur est envoyée par Laurent Joffrin.
Je le cite : « On n’a pas affaire à n’importe quelle société civile. Point d’ouvrier, d’employé ou de paysan… Plutôt une délégation fournie de La France d’en haut -qui doit son ascension au mérite- mais qui fréquente plus souvent la Rotonde à Montparnasse que le Balto à Sarcelles ou à Guéret ». Fin de citation.
Je ne sais pas si le directeur de Libération fréquente plus le Balto de Sarcelles que la Rotonde à Montparnasse ? Il faut qu’il nous le dise !…
Parmi les ministres, il y en a un qui doit beaucoup à l’ascension au mérite…
Gérald Darmanin, qui pilotera le budget. Un représentant de la droite « sociale », l’un des rares à ce niveau en politique d’extraction modeste, saluent Les Echos. Sa mère était femme de ménage, il a financé ses études en chantant dans le métro parisien !
Ses amis le surnomment « Darmalin », apprend-on dans Le Figaro.
Mais ce qui est ou se veut malin, c’est ce gouvernement taillé pour les législatives, souligne Le Monde…
Des nominations politiques et une éviction médiatique : celle de David Pujadas…
Le présentateur du 20 heures de France 2 chassé au nom du « renouvellement ». Il sera remplacé par Anne-Sophie Lapix…
La rédaction de la chaîne est sous le choc, ne comprend pas la décision, ni le moment de l’annoncer…
La présidente de France Télé, Delphine Ernotte, explique dans Le Parisien que « le temps est venu d’un nouvel élan », expliquant : « Il est inutile d’attendre que les choses aillent mal pour changer ».
Mais, et Le Parisien le montre avec un graphique, que les choses allaient de mieux en mieux pour le 20 heures de France 2 qui a réduit son écart avec celui de TF1…
Ce sont les programmes mis en place par la nouvelle présidente qui ont plombé la chaîne…
La PDG avait déclaré vouloir moins d’hommes blancs de plus de 50 ans sur les antennes du service public…
Et là, on est obligé Guillaume de nous déclarer solidaires de David Pujadas, comme nous, homme blanc de plus de 50 ans (lui, 52… juste au dessus de la norme !)
Enfin, un nouveau témoignage de l’ex numéro 1 du tennis féminin Catherine Tanvier…
La médaillée des JO de 1984 vit aujourd’hui du RSA chez sa mère en Gironde.
Elle s’est régénérée par la littérature et publie un nouveau livre : Je lâche mes coups, où elle dénonce l’emprise de l’argent sur les courts.
Ruinée, naufragée, passée du statut d’athlète de haut niveau à dépressive, comme écrit Libération qui l’a rencontrée, Catherine Tanvier dit détester les joueuses qui font dans le « gueuloir » (comme Séréna Williams, Maria Sharapova)…
Son livre dénonce l’uniformisation du jeu, notamment chez les filles qualifiées de « bourrines », « percheronnes »…
« C’est de l’humour », explique Catherine Tanvier. « Je me permets d’en rire. Mais il est vrai que le tennis féminin m’ennuie ».
Apparemment, le tennis féminin l’inspire encore…
Michel Grossiord