La revue de presse… où il n’est question que de compétitions !
Compétition pour entrer au gouvernement. Compétition pour obtenir les Jeux olympiques de 2024. Compétition pour figurer au palmarès du 70ème Festival de Cannes hissé par un seul journal sur toute sa Une, c’est L’Humanité.
Le journal communiste voit rouge : du rouge d’où se détache ce titre sur un couple glamour sur le tapis: Cannes, un cinéma nommé désir…
Du rouge aussi pour cet autre titre visible à la Une: Macron et la droite : la pêche au gros a du retard. Il faudra attendre cet après-midi pour connaitre les « prises » du chef de l’Etat…
Apparemment, L’Huma dit vrai sur « la pêche au gros »…
Le retard à l’allumage pour le gouvernement (comme dit Le Figaro) répond à la transparence devenue une exigence absolue en politique… Les éditorialistes approuvent : évitons un nouveau Cahuzac ou un nouveau Thévenoud. La leçon vise d’ailleurs le premier ministre Edouard Philippe qui, raconte Le Monde, avait montré peu d’appétence pour la transparence de la vie politique (il avait même reçu un blâme de la Haute Autorité pour ses négligences).
Mais moraliser amène à temporiser pour des raisons politiques : 24 heures de plus s’avèrent nécessaires pour résoudre l’équation complexe de la composition du gouvernement, observe L’Opinion… et, oui, tenter de trouver « un gros calibre à droite ».
C’est pour ça que ça bloque encore ?
Emmanuel Macron et Edouard Philippe se sont entendus sur les trois quarts du gouvernement, raconte Le Parisien. Les discussions bloquent encore sur les profils venant de droite.
Le président ne serait pas satisfait du casting : il voudrait un gros calibre LR pour adresser un signal fort !
En attendant, c’est l’angoisse chez les prétendants, ceux qui rêvent de devenir ministre.
Vous savez que jusqu’à la dernière minute, des ajustements sont possibles… « Tout laps de temps est du temps pour changer », rappelle un connaisseur du sujet dans Les Echos qui racontent aussi la difficile gestation du gouvernement Philippe.
« C’est infernal d’attendre », peste un ministrable dans Le Parisien… « Je regarde mon téléphone toutes les cinq minutes. Et à chaque fois qu’il sonne, je m’imagine que c’est une bonne nouvelle »…
Un autre pressenti, appartenant à la société civile : « Je ne comprends pas comment mon nom revient sans cesse dans les médias alors que personne ne m’a appelé ! Je ne sais pas quoi faire. »
Comme nous, attendre 15 heures pour connaître les heureux élus dans ce casting d’une quinzaine de noms…
Autre compétition : quelle ville décrochera les JO 2024, Paris ou Los Angeles ?
On se plonge avec délectation sur les récits de la visite au début de la semaine du comité d’évaluation du CIO…
Tour Eiffel, bateau-mouche, Roland-Garros : partout le convoi a croisé des figurants faisant des démonstrations de sport, raconte Libération. Enfin, des figurants, nos grands champions qui sont formidablement investis
La visite du CIO s’est achevée hier matin par une rencontre à l’Elysée avec Emmanuel Macron arborant la cravate aux couleurs de la candidature de Paris.
La délégation a été enchantée ! Son président, le suisse Patrick Baumann, s’est enthousiasmé : « La candidature de Paris 2024 est excellente, avec des sites remarquables, des monuments historiques extraordinaires, la scène fantastique des bords de Seine »…
Mais qu’avait-il pensé de la candidature rivale de Los Angeles ?
« Des sites spectaculaires, incroyables, hallucinants même »… comme le rappelle Le Figaro.
La compétition s’annonce rude, selon Les Echos… La vision qu’ont les deux villes des Jeux sera déterminante…
Mais c’est comme avec les ministres, la transparence est exigée !
Fini les montres en or, les stylos en argent, les chambres avec « grande ou petite couverture » (comprendre avec ou sans… visiteuse d’un soir). Les 11 membres du CIO avaient interdiction de recevoir le moindre cadeau.
A la suite des scandales de pots-de-vin pour l’attribution des Jeux d’hiver de Salt Lake City en 2002, le CIO a en effet édicté une charte très stricte, censée garantir son intégrité, raconte Libé.
Rien ne doit laisser suspecter une tentation de corruption. Paris voulait offrir à ses hôtes un livre sur la Tour Eiffel et un polo : finalement non !
Mais on a quand même gâté les délégués !
Pas d’objet souvenir mais un dîner au Petit Palais avec ses langoustines pochées à la vanille… Le banquet s’est achevé par une standing ovation pour les chefs Alain Ducasse, Yannick Alleno et Akrame Benallal (la valeur montante)…
Corruption ? Non ! Emotions… « On a créé des émotions », explique un cerveau de Paris 2024…
D’ailleurs, dans une interview au Parisien, la maire Anne Hidalgo est questionnée : quelle impression a laissé Paris 2024 aux membres de la commission d’évaluation ?
Elle répond : J’ai senti chez eux beaucoup d’émotion…
Une technique pour faire pencher un jury ? Les Echos racontent celui de Cannes…
Roman Polanski président en 1991 voulaient absolument couronner largement Barton Fink des frères Coen… il désorganisa le vote des jurés avec force alcool permettant à son favori de ramasser 3 prix dont la palme d’or…
Depuis le règlement a changé, limitant strictement l’accumulation de prix… (mais apparemment pas la consommation d’alcool à l’heure du délibéré)
Michel Grossiord