La revue de presse… Un seul et même visage à la Une des journaux…
Il a un collier de barbe, le crâne dégarni, il ne sourit pas et fixe assez sévèrement l’objectif…
Edouard Philippe, un homme de droite comme le soulignent les manchettes du jour, fait son entrée à Matignon…
Et dans les colonnes des journaux où les portraits se multiplient…
Ces photos d’Edouard Philippe… Comme un air de ressemblance… Oui, il a (en plus affûté) un peu les traits du comédien Jean-Pierre Darroussin…
A moins que ce soit Lee Van Cleef ? C’est la préférence de la rédaction de Radio classique, surtout avec cette Une de Libération qui rappelle un peu l’affiche du film de Sergio Léone « Et pour quelques dollars de plus… » Le titre de Libé ne parle pas de quelques dollars de plus… mais fixe bien le défi, « sa mission » : « Casser la droite »… (faire exploser son unité et si possible plus que quelques députés de La République en marche ! de plus )
Voilà pour les comparaisons physiques, mais il y en a d’autres dans la presse…
Assez curieusement, une métaphore pétrolière dans L’Opinion.
A la Une le dessin de Kak. Emmanuel Macron et Edouard Philippe sont en train de siphonner le réservoir d’une voiture estampillée Les Républicains.
Emmanuel Macron aspire l’essence avec un tuyau
Edouard Philippe fait le guet : Vas-y Manu, je surveille…
Le jerrycan marqué Législatives se remplit…
Rebelote dans l’article qui expose l’opération « recomposition », où on lit qu’Edouard Philippe a quelque chose d’une station Total : il ne vient pas à Matignon par hasard. Il avait anticipé le moment qui venait : « La recomposition arrive, il y aura un mouvement passionnant », disait-il dès mars dernier. Il s’y est donc préparé…
Et avoir lui donc, Emmanuel Macron…
Les deux hommes se connaissent depuis 2011.
Fidèle d’Alain Juppé, son boss (avec Bruce Springsteen qu’il vénère), Edouard Philippe a régulièrement retrouvé Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale.
Leur parcours les rapproche, ils sont tous deux issus de la méritocratie républicaine. Une complicité générationnelle. Accessoirement, leur même passion pour les Tontons flingueurs, que le premier ministre cite aussi allégrement.
« Quand ça change, ca change… Faut jamais se laisser démonter ».
Il a fait, parait-il (selon Le Figaro) de cette réplique de Michel Audiard sa philosophie. Sous le titre «Les enfants perdus des tontons flingués», Edouard Philippe évoquait en janvier dans sa chronique de Libération tous les élus –lui compris– orphelins des Sarkozy, Juppé et Hollande…
D’autres éléments dans la presse sur sa personnalité ?
Il aime rire, « à Sciences Po, il était toujours partant pour boire un coup ou faire la bringue », précise Le Monde. Mais il ne fait pas rire du tout L’Humanité qui voit en lui la confirmation libérale de l’exécutif…
Edouard Philippe est dépeint comme autoritaire… Les termes « méprisant » « arrogant » reviennent à son sujet.
« S’il aime échanger avec ses collègues parlementaires qu’il respecte, il ne fait aucun effort pour s’attirer la sympathie de ceux qu’il ne trouve pas au niveau », glisse Libération.
Précision trouvée cette fois dans le portrait des Echos, et apportée par un « observateur » : « Parfois cassant, il a une certaine arrogance intellectuelle. Il ne sait pas toujours faire oublier qu’il est plus intelligent que les autres ».
Je ne sais pas si en la matière une compétition opposera le Chef de l’Etat et son premier ministre…
Voilà en tout cas un couple inédit avide de recomposition…
Le gouvernement qui doit être annoncé aujourd’hui devra prendre en compte la parité, le renouvellement politique et l’équilibre droite-gauche… Tous les journaux rapportent les mêmes noms, ceux qui circulent depuis hier…
L’Elysée a été très regardant sur la composition du gouvernement, assure dans Le Monde un proche des deux hommes…
Dosage délicat : société civile, hommes-femmes, droite et gauche… Il aurait fallu réfréner l’appétit des Juppéistes…
Mais Emmanuel Macron, j’ouvre les guillemets, est comme Henri IV : «C’est le roi pacificateur et rassembleur, celui qui oublie les querelles passées et essaie de chercher des points de convergence ».
Oui, « Macron, c’est Henri IV ».
Ce titre, on le lit dans Le Parisien, page 33…
L’auteur de cette comparaison a « adoré » voir Emmanuel Macron au Louvre, le palais des Rois, à côté de la statue de Louis XIV. Tout en étant profondément républicain, il rappelle l’héritage des rois. »
C’est Stéphane Bern qui s’exprime ainsi, précisant qu’il n’a aucune velléité ministérielle…
La devise de notre ami animateur et présentateur de Secrets d’histoire sonne juste : « Je reste à ma place pour éviter qu’on m’y remette ! »
Michel Grossiord