La revue de presse très « girly » ce matin !
Du rose, des couleurs vives, l’empreinte d’un baiser… L’Express reprend sur sa couverture les codes de la presse pour adolescentes qui aiment adopter (vous le savez) une attitude ingénue…
Est-ce l’attitude des Français aujourd’hui vis-à-vis d’Emmanuel Macron ?
Car c’est lui la vedette des cœurs tendres : « Macronmania », avec un O en forme de cœur…
En jaune : « Poutine ? Même pas peur ! »
En bleu : « Tsunami aux législatives ».
Dans une étoile : « Il marche sur l’eau ». Dans une autre scintillante : « Il va sauver la planète face à Trump ».
C’est vendeur ! Mais cet emballement est-il réél ?
Etat de grâce ou lévitation ? s’interroge L’hebdo qui s’amuse à taquiner l’emballement national (en lançant cet avertissement au Chef de l’Etat : attention à l’ivresse de soi).
Consultation du philosophe et sociologue Gilles Lipovetsky : la « Macronmania » aurait 3 ressorts….
Un : le charisme de charme (âge, allure, beauté, intelligence)
Deux : le rêve largement partagé de voir se dissoudre le clivage droite-gauche…
Trois : la gratitude des femmes pour un homme qui a épousé une personne qui est son aînée…
La « Macronmania » n’est pas qu’un « tonnerre d’aplatissements » (Edito du Canard Enchaîné consacré en fait aux figures politiques de droite ou de gauche qui se retrouvent au tapis)
Le Canard enchaîné rapporte une citation de Nicolas Sarkozy !
Lui aussi cède à la « Macronmania » !…
« Ce type est incroyable ! » se serait écrié un Nicolas Sarkozy « bluffé ».
« Il fait un sans-faute. S’il ne commet pas les erreurs que j’ai faites, il va aller très loin, on ne pourra pas l’arrêter.
Et Sarko de lâcher en se marrant : « Avec l’âge, je suis devenu modeste : Macron, c’est moi en mieux. »
Si Emmanuel Macron « marche sur l’eau », son premier ministre (il dialogue avec les lecteurs du Parisien) et sa ministre du Travail « marchent sur des œufs », observent Les Dernières nouvelles d’Alsace.
Ce sont les journaux qui font des omelettes… en cassant leur discours qui en dit le moins possible sur la réforme du travail.
Après Le Parisien, Libération affirme ce matin (avec un document cette fois de la Direction générale du travail daté du 31 mai) qu’un « séisme » social est en préparation, un « big bang libéral ». « bien plus inquiétant que la présentation livrée hier par le gouvernement ».
La primauté de l’accord d’entreprise sur la loi (pour le contrat de travail par exemple) serait bel et bien au programme. Mais avant même un éventuel démenti officiel, Libération précise que les pistes avancées dans son document ne seront pas forcément les mesures retenues au final, à l’issue de la concertation…
Sur le fond, comme sur la méthode, plusieurs journaux apportent leur soutien à l’exécutif…
Les Echos (qui saluent la méthode : cartes sur table… même si les grands arbitrages ne se feront que plus tard)…
Le Figaro (qui parle de « petit miracle » : va-t-on lancer pour la première fois au pays de la lutte des classes une réforme importante sans provoquer de drame national ?)
L’Humanité n’appelle pas (encore) au combat mais fustige une loi El Khomri taille XXL…
Autres sujets dans la presse sur des réalités parfois cachées, ou mal connues…
« Les clubs sportifs inquiets de l’entrisme des islamistes radicaux ». Prosélytisme, refus de la mixité, tenues traditionnelles (voile intégral pour jouer au basket en Seine Saint Denis, comme on le voit sur la photo), prières dans les vestiaires.
La région Ile de France vient d’instaurer une formation à la détection dans les clubs de sports des jeunes en voie de radicalisation. Le Figaro énumère les dérives constatées, et les signaux qui doivent alerter (changement d’apparence physique, de comportement, de langage…)
Autre reportage, dans Le Monde : « Les nouvelles combines des dealers minent la vie des riverains ».
Pour ne pas être dénoncés ou identifiés, les vendeurs sont issus d’autres communes -stratégie de la chaise tournante) et n’hésitent pas à menacer les habitants…
Catherine, 71 ans, vit dans l’angoisse du faux pas susceptible d’attirer l’attention sur elle dans la résidence où elle vit depuis 40 ans, la cité Gaston Dourdin à Saint Denis.
Des dealers vont jusqu’à contrôler les identités des gens qui rentrent chez eux !
Menaces, intimidations, destruction des voitures, représailles physiques sont monnaie courante pour imposer la peur et le silence.
Enfin, surprise à la page Sciences du Figaro.
« Un vétérinaire exercera-t-il à l’hôpital Mondor ? »
(l’un des plus prestigieux établissements de santé de la région parisienne).
L’arrivée de ce veto (spécialiste de santé animale) dans l’équipe d’anatomo-pathologie (l’étude des tissus biologiques) a effectivement été débattue en interne…
« Dans les hôpitaux, les patients se plaignent de plus en plus d’être traités comme du bétail, s’étrangle une chef d’unité d’Henri Mondor. Nommer un vétérinaire n’est finalement que la suite logique. »
Un arbitrage ministériel est attendu. Il devrait être négatif. Mais alors : qui a eu cette idée ? pourquoi avoir pensé à un vétérinaire s’il ne peut pas valider des résultats de biologie humaine ? quid des questions d’éthique ?
Michel Grossiord