La Revue de Presse du jour – 01/06/2017

La revue de presse… Europe, lève toi !

Lève toi l’Europe, et joue l’union ! Le Figaro et Libération partagent avec Emmanuel Macron et Angela Merkel la conviction que le moment est venu de renforcer l’Union européenne…
L’occasion est historique, pour Le Figaro qui voit -de manière invraissemblable- Donald Trump en fils spirituel de Jean Monnet : pourquoi ? car le président américain pourrait apparaître comme le meilleur bâtisseur de l’Europe depuis des années…
(Le Monde souligne que Donald Trump a créé une ligne nouvelle : il flatte les dictateurs et dit du mal des démocraties occidentales alliées)
Libération clame (c’est sa Une) « Merci Trump ». La virulence du locataire de la Maison blanche pourrait paradoxalement inciter le couple franco-allemand à accélérer afin de sortir enfin l’Union de sa crise. D’un mal peut sortir un bien…
Dernier mal : le retrait envisagé des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, selon les dernières indiscrétions des médias américains, même s’il faut ici rendre hommage à l’Opinion qui l’annonçait il y a 2 jours !

Ce matin, à la Une de L’Opinion, un mot accusateur visant Richard Ferrand !

Le ministre de la Cohésion des territoires ne peut se voir reprocher un acte illégal (ce que souligne l’exécutif et La Croix pour qui les faits reprochés sont pour l’heure du ressort de la morale).
Mais Richard Ferrand s’est rendu coupable de « turpitudes ». C’est le mot choisi par Nicolas Beytout. Turpitude : le mot relève de la morale et même de l’honneur, mais s’apparente à un « jugement ».
Or, le chef de l’Etat a appelé hier « la presse à ne pas devenir juge ».
« En sommant d’une certaine manière la presse à ne pas outrepasser ses droits, le chef de l’Etat prend le risque de nouvelles polémiques », estime Le Journal de la Haute-Marne.
« Est-ce un rappel à la nouvelle règle en matière de com’ ? » s’interroge La Nouvelle République du Centre Ouest : « verrouillage, tamisage et éléments de langage scientifiquement distillés par les petits marquis des cabinets ».
Faut-il, lors de l’emploi de certains mots dans la presse, « turpitudes », « éventuel abus de confiance » (dans Le Monde) appuyer sur le buzzer ? Un buzzer pour éviter les dérapages ?

L’idée a été débattue hier entre Cyril Hanouna (à son initiative, mais ça n’est pas clair) et la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa…

Un buzzer pour signaler les propos déplacés, sexistes, homophobes ou misogynes !
Une autre idée pourrait être que l’animateur arrête d’en prononcer, suggère Libé…
La secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, on la retrouve dans Le Point où elle encourage la presse à dénoncer les harcèlements de rue.
Sur la couverture du Point , c’est Elisabeth Badinter qui lance un nouveau cri d’alarme : « Allez mettre une jupe dans certains quartiers… »
La philosophe dénonce une régression de la condition des femmes en France. Selon Elisabeth Badinter, on nie la réalité sous prétexte de racisme ou d’islamophobie.
Le Figaro consacre deux pages à cette régression dans l’espace public, à Paris, mais aussi dans d’autres grandes villes (Saint-Etienne, Montpellier…)
Un phénomène bien réel, insiste le maire PS du Xème arrondissement de la capitale, où des femmes ont lancé une pétition : « Les femmes, espèce en voie de disparition ».
Mais les signataires de la pétition (plus de 20.000), accusées d’encourager le racisme, sont déprimées. : « Nous nous sentons maudites, c’est la double peine », disent-elles. « Le summum a été atteint lorsque certains médias se sont mis à parler de ‘panique identitaire’ »…
Certains médias. Télérama notamment a consacré un article au sujet du harcèlement de rue, mais pour analyser comment se créent « les paniques identitaires », l’hebdomadaire parlant de situations d’hystérie collective autour de la situation dans le quartier de la Chapelle, mais aussi dans les cafés interdits aux femmes à Sevran ou les accusations de viols à Cologne…

Vous avez cité une philosophe Elisabeth Badinter, évoquont un autre philosophe très présent dans la presse.. ;

Michel Onfray a droit aux honneurs de Valeurs Actuelles, qui annonce une interview vitriol
(Macron, le gouvernement, la droite… le philosophe flingue la classe politique)
Et de L’Obs qui promet un entretien choc. « Onfray l’imprécateur »
Tout en rejetant avec force l’accusation de complotisme, le philosophe soutient que l’élection d’Emmanuel Macron a été orchestrée par un « système » mis en place par la finance mondialisée, avec la complicité de médias serviles…
Onfray dérange, glisse L’Obs qui critique les intellos anti-Macron et leur procès idéologique (Alain Finkielkraut, Régis Debray, Emmanuel Todd)… mais dans L’Obs Michel Onfray défend longuement sa thèse et attaque tous azimuts… Benoît Hamon, le roi crétin, un fasciste de gauche (pour avoir dit que les cafés interdits aux femmes ne posent pas de problème)…
Le pire : François Hollande affublé du surnom de Sphincter 1er…
Je préfère appuyer moi-même sur le buzzer…

(Je le dis : il dit Sphincter 1er car François Hollande ne s’est pas retenu, s’est répandu partout avec les journalistes… Choquant ? Pas élégant en tout cas)
Michel Grossiord