Régionales : « Les Français estiment que les politiques n’obtiennent pas de résultats » selon Pierre Giacometti

Pierre Giacometti était l’invité politique de la matinale de Dimitri Pavlenko. Le président de No Com et ancien Directeur Général d’IPSOS a évoqué le taux d’abstention record lors des élections régionales et départementales.

Pierre Giacometti : « La France est un pays jacobin où la région n’a jamais réussi à installer son utilité »

Selon Pierre Giacometti, la première leçon de cette élection est l’abstention record : « Le fait majeur de ce scrutin c’est que 2 Français sur 3 n’y participent pas (…) nous sommes confrontés à trois crises majeures, un problème de déconnexion entre le politique et les électeurs (…) un problème de discrédit, les Français estiment que les politiques n’obtiennent pas de résultats (…) et une crise de la désillusion, la fin des idéologies et des espérances ».

A lire aussi

 

 

Pierre Giacometti compare ces régionales françaises à d’autres élections territoriales en Allemagne et en Espagne qui ont engendrées des records de participation : « en Rhénanie il y a eu en mars, en pleine troisième vague, des élections avec plus de 60% de participation (…) la communauté de Madrid a eu un record de participation de 75% car les électeurs ont le sentiment que la région a joué un rôle majeur dans le fait de laisser toute la région ouverte pendant la 2ème crise pandémique (…) les électeurs ont senti que le pouvoir régional avait du sens et un impact sur leurs vies (…) la France est dans un pays jacobin où la région n’a jamais réussi à installer son utilité ».

 

Réforme des retraites : « Il y a un risque social très important dès la rentrée » affirme Pierre Giacometti

Suite à ce fiasco démocratique qu’auront été les régionales et départementales, Dimitri Pavlenko interroge Pierre Giacometti sur la signification de cette non-participation sur le long terme et l’impact que cela pourrait avoir sur la présidentielle 2022. Le politologue ne se montre pas optimiste à moins d’un an du scrutin le plus important de la vie politique française : « une enquête d’opinion de l’IFOP sur l’intention de participation à la prochaine présidentielle indiquait que l’on est à peine à 55% d’intention de vote (…) On est à 10 mois, cela peut encore progresser (…) mais on va peut-être vers une secousse encore plus importante pour le scrutin majeur et c’est tout l’enjeu de l’offre politique qui va s’organiser dans les mois qui viennent ».

A lire aussi

 

 

La réforme des retraites est en passe d’arriver plus tôt que prévu et d’être mise à l’agenda de ces derniers mois de quinquennat d’Emmanuel Macron. Une telle réforme prévue comme un grand rendez-vous entre les partenaires sociaux et réduite à un simple amendement passé par la voie parlementaire donnerait d’après Dimitri Pavlenko un nouveau message bien peu démocratique. Selon Pierre Giacometti, imposer cette réforme semble être risqué en si peu de temps : « la dernière année d’un quinquennat est extrêmement délicate pour tout président, dont chaque acte est marqué du soupçon qu’il est organisé en fonction de la perspective de la prochaine élection (…) Emmanuel Macron est confronté à ce phénomène d’interrogation (…) Imposer une réforme des retraites dans un agenda aussi court c’est prendre un risque majeur mais c’est aussi admissible compte tenu de l’urgence du système des retraites ».

Rémi Monti

Retrouvez les interviews politiques