Rafle du Vél d’Hiv : Mathilde Panot et les Insoumis prêts à tout pour salir l’image d’Emmanuel Macron ?

Jacques Witt/SIPA

Le 18 juillet Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, a posté sur son compte Twitter un message reprochant à Emmanuel Macron d’avoir fait honneur au maréchal Pétain et le rendant responsable de la présence des 89 débutés du Rassemblement National au sein du Palais Bourbon. Cette stratégie de la part des Insoumis visant avec acharnement le président de la République ne semble pas très honnête historiquement et pourrait faire regretter une gauche raisonnable désormais sous influence mélenchoniste.

Pour les Insoumis la vérité historique ne compte pas

Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, est revenue le 18 juillet sur son tweet contesté à l’occasion du 80ème anniversaire de la rafle du Vél d’hiv. Si de nombreuses personnalités politiques l’ont sommée de présenter des excuses, elle n’en a rien fait. En effet, ce serait mal connaître les Insoumis. Ils sont prompts à exiger des excuses de leurs adversaires, mais se les interdisent à eux-mêmes. Dans ce cas précis, Mathilde Panot aurait pu exprimer quelques regrets. Hier, elle a eu beau assurer qu’elle n’assimilait pas Macron à Pétain, il semble déjà fou qu’elle ait besoin de le préciser. Son comportement est surtout d’une mauvaise foi abyssale car dans un tweet elle a bel et bien rapproché la rafle du Vél d’hiv et « l’honneur »  censé être rendu à Pétain par le chef de l’Etat. Elle fait allusion à une initiative certes controversée mais aussitôt abandonnée dans le cadre de la Première Guerre mondiale.

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Tenter de lier les deux, cela ressemble donc à de la malhonnêteté. Pétain était un « grand soldat ». Ce n’est pas un collaborationniste qui l’a dit, c’est de Gaulle qui l’a écrit dans ses Mémoires de guerre. C’est précisément parce que Pétain fut un grand soldat en 1916 que son attitude à la tête du régime de Vichy est d’autant plus condamnable. Voilà, pour la vérité historique. Dans cette sortie de Mathilde Panot, on comprend alors que pour les Insoumis ce qui compte ce n’est pas la vérité historique mais uniquement la polémique politique. L’objectif politique poursuivi par les Insoumis est simple. Il s’agit de dénoncer Macron, confondre Macron, affaiblir Macron et salir Macron. Ils sont dans la stratégie de la guérilla permanente. Ils font flèche de tout bois. Il faut à tout prix démontrer que Macron représente l’extrême droite. Donc les 89 députés RN présents dans l’hémicycle, ce serait de sa faute à lui.

 

Mathilde Panot a encouragé ceux qui tentent de faire une vivre une gauche non mélenchonisée

Au passage, on notera que ces mêmes députés RN ont une attitude plus républicaine que LFI à l’Assemblée. Quand les députés RN votent comme eux sur le passe sanitaire, c’est très bien, mais quand ils refusent de voter comme eux sur la motion de censure, c’est la preuve de la complicité entre le macronisme et l’extrême droite. Mais, la vraie indignité est de prendre la commémoration de la rafle de Vél d’hiv, en omettant au passage de dire qu’elle visait les juifs de France, pour instruire une polémique la plus politicienne qui soit. Le pire, c’est qu’au lieu de faire profil bas, les Insoumis ont dénoncé non pas les raccourcis de Mathilde Panot mais que certains se soient permis de lui répondre. LFI ne manque pas d’air à pointer l’antisémitisme des années 30, d’ailleurs personne ne les avait attendus, tout en étant si aveugle sinon complaisant avec l’antisémitisme d’aujourd’hui entretenu par un islamisme très présent en France.

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A gauche, cette prise de position a été accueillie avec des pincettes. En effet, si on a entendu des responsables socialistes ou écologistes prendre leurs distances avec le tweet de Mathilde Panot, cela s’est fait de manière timide, allusive ou alambiquée. Ainsi, on peut constater jusqu’où va l’emprise mélenchoniste sur ses alliés. Il ne faut pas oublier qu’il leur « coûterait cher de descendre du train » de la Nupes. Enfin, il y a tout de même eu quelques voix embarrassées, gênées ou choquées par les amalgames de la présidente du groupe LFI. En tout cas, Mathilde Panot a fourni des billes à tous ceux, comme Carole Delga, Stéphane Le Foll, Bernard Cazeneuve et autres, qui vont tenter de faire une vivre une gauche non mélenchonisée, indépendante et, pour tout dire, raisonnable.

Guillaume Tabard

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