Les derniers arbitrages sont en cours du côté de Matignon et Bercy pour déterminer quelle aide apporter aux Français face à la hausse des prix à la pompe. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a précisé hier qu’une mesure sera annoncée d’ici la fin de la semaine et que ce serait un dispositif « simple, juste et efficace ».
Bercy reconnaît qu’une aide ne pourrait pas être versée avant décembre
L’idée d’un chèque-carburant est sur la table. Il permettrait d’octroyer une aide spécifique pour les personnes les plus modestes qui utilisent leur voiture et subissent cette augmentation qui risque de durer plusieurs mois. Mais une telle mesure est compliquée dans son ciblage. Il semble qu’il n’y ait pas de bonnes solutions. Alors pourquoi cela prend autant de temps ? quelles sont les difficultés ? Bercy à deux options sur la table mais aucune n’est idéale. La première possibilité est d’envoyer automatiquement un chèque aux Français plus modestes. Cela est très complexe car il faudrait prendre en compte plusieurs paramètres. Aucun fichier aujourd’hui, ne permet de croiser le niveau de revenu des Français avec le fait qu’ils aient ou non une voiture et de savoir s’ils s’en servent pour aller travailler.
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Dans les couloirs de Bercy une autre option circule, elle est basée sur le principe de ce qui a été fait pour le fonds de solidarité. Les ménages modestes qui feraient une demande d’aide en ligne pourraient fournir par exemple leurs tickets de caisse de carburant, explique un proche de Bruno Le Maire. Mais cela prendrait du temps ne serait-ce que pour traiter les dossiers car on parle de millions de Français. L’aide ne serait pas versée avant décembre, reconnaît Bercy tandis que le gouvernement veut aller vite. Le plus efficace en termes de timing est la baisse de la fiscalité qui rendrait le carburant moins cher très rapidement à la pompe. On serait alors sûr de toucher les plus modestes qui sont dépendants de leur voiture. S’ils roulent beaucoup, ils seront d’autant plus aidés. Mais cette mesure a aussi le désavantage d’aider les ménages les plus aisés qui n’en ont pas forcément besoin. Pour que cette aide soit visible à la pompe, cela coûterait très cher à l’Etat. Enfin, il serait très difficile ensuite de faire remonter ces taxes en pleine période électorale. C’est l’Elysée comme toujours qui tranchera in fine.
Emilie Valès
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