Les Echos révèle ce 10 mars, le projet de réforme des retraites du candidat Emmanuel Macron. S’il est réélu, le chef de l’Etat propose de porter l’âge légal de départ à 65 ans. Un allongement de trois ans de la durée du temps de travail qui devrait provoquer un vif débat.
Le déficit du régime des retraites devrait avoisiner les 10 milliards par an d’ici à 2030 si rien n’est fait
La réforme, abandonnée en mars 2020 à cause du Covid, n’allait pas aussi loin. Elle prévoyait de remonter le curseur à 64 ans seulement et en plus, elle ne faisait pas de cet âge un couperet mais un simple pivot permettant d’ouvrir l’intégralité des droits à la retraite. Mais les temps ont changé. La pandémie est passée par là avec sa facture XXL pour les finances publiques. La crise actuelle, avec son lot de dépenses supplémentaires pour l’Etat, ne va rien arranger. Il devient donc urgent de faire des économies là où c’est possible, si la France veut continuer à se financer sans problème. Du coup, le régime des retraites – dont le déficit devrait avoisiner les 10 milliards par an d’ici à 2030 si rien n’est fait – apparaît comme un candidat de premier choix. Et la fixation d’un âge de départ à 65 ans, comme l’option la plus pertinente.
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On passe beaucoup moins de temps au travail dans sa vie aujourd’hui, qu’il y a quarante ans
Mais on sait bien qu’une réforme de ce type sera très impopulaire. C’est bien pour cela qu’il est important d’en faire la pédagogie pendant la campagne présidentielle. D’autant, que sur le fond, elle se justifie pleinement. Depuis 1981, l’espérance de vie des hommes en France a augmenté de près de 10 ans alors que l’âge légal de départ à la retraite lui, a reculé de deux ans seulement. On passe beaucoup moins de temps au travail dans sa vie aujourd’hui, qu’il y a quarante ans. Les importantes économies générées par la retraite à 65 ans permettraient deux choses. Tout d’abord, de justifier aux yeux de nos créanciers, une mise en place très progressive sur neuf ans au total. Ensuite, de financer des mesures compensatoires, pour les carrières longues, la prise en compte de la pénibilité de certains métiers et le relèvement de la pension minimale notamment. De quoi rendre socialement acceptable une réforme économiquement indispensable.
François Vidal