Le MoDem envisage d’apporter des parrainages d’élus aux candidats qui pourraient avoir du mal à les récolter, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, ou Eric Zemmour ! Ces trois là seront d’ailleurs sans doute les premiers étonnés.
Le MoDem n’est pas prêt à aider Christiane Taubira
Le MoDem a constitué « une réserve » de 200 à 300 élus locaux, majoritairement des maires ruraux, à qui on a demandé de retenir leurs parrainages présidentiels pour l’instant. Si un « gros » candidat était en difficulté dans la dernière ligne droite pour aligner les 500 signatures, le parti demanderait à ces édiles de voler à son secours, donc d’ici deux à trois semaines. Il est vrai que, cinéma ou réalité – difficile à dire – les équipes de Mélenchon, Le Pen, et Zemmour expriment souvent leur crainte de ne pas atteindre la barre des 500 paraphes.
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Le MoDem choisit de les prendre au sérieux. « Nous ne sommes pas dans un calcul électoral », assume Patrick Mignola, président du groupe MoDem à l’Assemblée, « mais dans un souci de ne pas abîmer la démocratie plus qu’elle ne l’est déjà. Nous pensons qu’il faut combattre les extrêmes par l’élection, pas par la sélection ». Est-ce que ces « élus de secours » du MoDem pourraient aussi parrainer Christiane Taubira si besoin ? Alors là attention, vacherie : « Non, ce n’est pas le même calibre, répond un ténor du MoDem, si elle était empêchée, les Français ne s’offusqueraient pas ».
Le MoDem joue les chevaliers blancs des parrainages
Et quid de François Bayrou, lui-même, que fera-t-il en tant que maire de Pau ? L’idée vient de lui, figurez-vous, il donc est prêt à donner l’exemple. « Il pourrait très bien accorder son parrainage à Mélenchon pour éviter le déni de démocratie », explique l’un de ses plus proches amis politiques. Et Le Pen ou Zemmour ? Ce même proche répond : « j’y crois moins, mais pourquoi pas ». La formule « parrainage ne vaut pas soutien » prendrait alors tout son sens ! Alors bien sûr, tout cela n’est pas non plus sans arrière-pensées. Bayrou sourit à l’idée de venir, un peu condescendant, au chevet de Mélenchon, Le Pen ou Zemmour. Ceci étant posé, le leader centriste fait depuis longtemps le diagnostic d’une crise de la représentativité. Banque de la démocratie, proportionnelle aux élections législatives, tout cela, Bayrou n’a pas réussi à l’imposer pendant le quinquennat, alors le MoDem joue les chevaliers blancs des parrainages.
David Doukhan