Présidentielle : La campagne au ralenti d’Emmanuel Macron, un choix stratégique

La campagne mesurée d’Emmanuel Macron hérisse ses adversaires. Attention ! Cela pourrait toutefois changer prochainement.

Face à des adversaires « nullissimes » Emmanuel Macron laisse l’opposition s’enliser

Emmanuel Macron est candidat depuis 12 jours. En deux semaines donc, il n’a rencontré qu’une seule fois les Français en réunion publique, le 7 mars à Poissy. Certes, Emmanuel Macron a une bonne raison, celle de son agenda chamboulé par la crise en Ukraine, mais ce n’est évidemment pas la seule cause qui fait que le chef de l’Etat a enjambé le début de campagne. En effet on devine dans sa retenu une stratégie. La preuve, mardi dernier, il a ainsi passé plus d’une heure et demie à l’Elysée pour remettre les insignes d’officier de la légion d’honneur à son ex-ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Une cérémonie suivie d’un dîner sur place. Le président candidat a donc encore du temps mais préfère réduire la voilure de sa campagne pour ne pas prendre trop de coups. Il laisse l’opposition s’enliser : « ses adversaires sont nullissimes » nous confiait lundi 14 mars un de ses ministres. Seulement voilà, cette stratégie commence à se gripper car la pensée que le président esquive la confrontation commence à faire son chemin. Il est vrai que l’idée qu’Emmanuel Macron se voit déjà élu, s’installe. Cette petite musique a été imposée par ses opposants, en réclamant notamment un débat auquel le président refuse toujours de participer.

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Emmanuel Macron face aux Français le 18 mars à Pau

Cela inciterait-il alors Emmanuel Macron à changer son fusil d’épaule ? On en voit en tout cas les premiers signaux. Il lance jeudi 17 mars une grande conférence de presse de trois heures pour présenter son programme et répondre aux journalistes. Le vendredi 18, à Pau, chez François Bayrou, il répondra à une quinzaine de Français. Les organisateurs promettent quelque chose de « beaucoup moins téléphoné » que lors de l’échange à Poissy où les intervenants face à Macron avaient été triés sur le volet et étaient pour le moins bienveillants. Le camp Macron est persuadé qu’il faut couper court au procès en arrogance, qui a fait tant de mal au président, sans pour autant perdre cette position de surplomb qui lui réussit. Une prise de risque, un peu plus forte qu’auparavant, mais qui reste encore diablement prudente.

Marcelo Wesfreid 

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