Présidentielle : La brûlante question corse s’invite dans la campagne

HAMARD FANNY/SIPA

Quel candidat a envie d’aller faire campagne en Corse maintenant ? Personne. Le Gouvernement dépêche sur place, mercredi 16 et jeudi 17 mars, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. Corse matin fait sa une avec ce gros titre : Darmanin en Corse, mais pour quel dialogue ?

Corse : Les jeunes générations voient Yvan Colonna comme un prisonnier politique

L’Opinion titre : Macron face au chaudron corse. Que vous dit L’Opinion en substance, c’est qu’à force d’esquiver le problème corse, à force de ne pas considérer le dépôt des armes par le FLNC en 2014 comme une avancée majeure de la part des nationalistes, à force de ne pas discuter sérieusement des modalités de l’autonomie avec des élus nationalistes aujourd’hui un peu dépassés, à force de refuser de comprendre pourquoi une génération de jeunes gens nés après l’assassinat du préfet Erignac considèrent Yvan Colonna, non pas comme un assassin mais comme un prisonnier politique, eh bien l’Île de Beauté se retrouve sidérée et la République aussi après 15 jours d’émeutes.

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La République en Marche en Corse, c’est d’abord la République en panne, c’est ce qui ressort de cette lecture d’un article de L’Opinion intitulé « Pour la macronie, la Corse c’est terra incognita ». Mal implantée localement, la majorité présidentielle est coupée d’un électorat qui regarde de plus en plus vers les idées radicales d’une Marine Le Pen ou d’un Eric Zemmour et même d’un Yannick Jadot. « L’Europe quel numéro de téléphone ? » ironisait Henry Kissinger en 1970, pour la Corse c’est pareil, sauf qu’il faut tout un répertoire téléphonique pour prendre la mesure de la situation, explique le maire d’Ajaccio. Dernier élément en 2017, Macron était soutenu par 5 élus corses dont Émile Zuccarelli et ce même maire d’Ajaccio. Aujourd’hui les soutiens macronistes en Corse ne pèsent plus autant dans la vie politique locale. Interviewé dans L’Opinion,  le député nationaliste Jean-Felix Acquaviva estime que sans processus politique le pire est à venir. Gérard Darmanin sait donc à quoi s’en tenir.

David Abiker

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