Valérie Pécresse doit débattre le 10 mars, sur TF1 et LCI avec Eric Zemmour. La candidate des Républicains a prévu de prendre des risques pour relancer sa campagne.
Valérie Pécresse avait mis en difficulté Michel Barnier
Alors que plusieurs sondages placent Valérie Pécresse en cinquième position derrière Jean-Luc Mélenchon, la candidate est-elle condamnée ? La réponse est non, mais à une condition. Il lui faut dans la dernière ligne droite de cette campagne, renverser la table. La candidate a reconnu – ce qui est rare en politique – une faiblesse qui est celle des discours à la tribune. Mais ses proches mettent en avant une force. Ils affirment que Valérie Pécresse « est redoutable en débat télévisé ». C’est vrai, on se souvient de ses prestations en débat pendant la campagne interne des Républicains. Elle avait mis en difficulté Michel Barnier en ciblant son moratoire sur l’immigration.
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Mais attention, Michel Barnier n’est pas Eric Zemmour. Le duel avec l’ancien polémiste prévu sur TF1 et LCI demain est une prise de risque. La candidate joue gros mais elle a raison de se mettre en danger. Les sondages ne sont pas bons c’est certain, toutefois l’opinion a tendance à se cristalliser dans les deux ou trois dernières semaines avant le vote. C’est donc maintenant ou jamais qu’elle doit essayer de se démarquer de ses adversaires d’extrême droite pour espérer se qualifier pour le second tour. Si elle y parvient, ce sera peut-être alors une toute nouvelle campagne qui commencera face à Emmanuel Macron.
« C’est en prenant un risque sur le fond qu’elle retrouvera l’attention des Français »
Si Valérie Pécresse gagne son pari et qu’elle triomphe d’Eric Zemmour, cela ne suffira pas non plus. C’est aussi sur le fond que Valérie Pécresse a besoin de bouger. Elle revendique le programme le plus abouti et le plus sérieusement budgété mais quelle est sa grande idée ? Nicolas Sarkozy avait en 2007 marqué les esprits avec son « travailler plus pour gagner plus ». Quel est le marqueur de Valérie Pécresse ? On ne sait pas, et beaucoup de ses soutiens chez Les Républicains s’en inquiètent.
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C’est le cas d’Aurélien Pradié, député du Lot et secrétaire général des Républicains. Il a proposé à la candidate de s’emparer d’une grande idée, à la fois simple, grand public et qui n’est habituellement pas classée à la droite de l’échiquier politique. Par exemple, la lutte contre la pauvreté, en particulier celle des enfants, en référence à la campagne de Tony Blair en 1997 dont le slogan était : « éradiquer la pauvreté des enfants en une génération » serait selon lui, une bonne idée. La candidate retiendra-t-elle ce thème ? « C’est en prenant un risque sur le fond qu’elle retrouvera l’attention des Français » assure Aurélien Pradié. Et peut-être, que Valérie Pécresse renversera la table.
David Doukhan