Présidentielle : « Emmanuel Macron joue la carte du solennel »

Johanna Geron/AP/SIPA

Emmanuel Macron a officialisé sa candidature in extremis dans une lettre aux Français : « Je suis candidat pour inventer avec vous, face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière ».

Laurent Fabius annoncera officiellement les candidats à l’élection le lundi 7 mars

En 2017 Emmanuel Macron se présentait comme le candidat des coups de pieds dans la fourmilière, le chantre des réformes et du « nouveau monde ». La guerre contre le virus et aujourd’hui la guerre tout court, ont transformé les ambitions. Et c’est principalement sur son expérience qu’Emmanuel Macron joue sa réélection, avec pour crédo : la puissance, l’indépendance et une forme de vivre ensemble. Une puissance qui est essentiellement économique : « il nous faudra travailler plus et poursuivre la baisse des impôts ». Il s’agit ensuite, d’une indépendance énergétique  et pour vivre mieux, le président évoque l’école, le grand âge et la lutte contre les déserts médicaux, oubliant la jeunesse ou le pouvoir d’achat par exemple. Cette élection ne ressemble à nulle autre. Et Emmanuel Macron l’écrit : « je ne pourrai pas mener campagne comme je l’aurais souhaité ». Ses proches évoquent « 1 ou 2 meetings », à peine. Alors certains anticipent déjà : « il y a le risque d’une victoire à la Pyrrhus où les gens n’expriment pas leur mécontentement dans les urnes mais après, dans la rue » analyse un ministre. Sauf que cet après-là, est dans moins de 50 jours.

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La cote de confiance d’Emmanuel Macron remonte du fait du contexte. Mais cela ne veut pas dire que le chemin du président ressemblera à une promenade de santé. Selon Benjamin Morel, politologue et professeur à l’université Paris Assas, Emmanuel Macron joue la carte du solennel. Il profite de sa suprématie institutionnelle mais il doit faire attention à la suite. « Il y a cette idée d’incarnation de l’unité de la nation qui fonctionne plutôt bien en période de crise. C’est justement apparaître comme étant au-dessus du panier de crabes. C’est une façon de réduire ses adversaires qui, au bout du compte, ne paraissent même pas dignes de débattre avec le président de la République. Un président qui serait élu par défaut aurait du mal à justifier ses réformes par une onction démocratique. S’il n’y a pas de débat démocratique, cela risque d’être ressenti comme une trahison pour l’opinion et il sera plus facile de s’opposer pour l’opposition, cela devient donc plus facile de donner lieu à des mobilisations » affirme Benjamin Morel. Le Conseil Constitutionnel va arrêter ce soir, la liste des candidats à l’élection du 10 avril. Laurent Fabius annoncera les finalistes très officiellement lundi 7 mars.

Victoire Faure

Ecoutez les explications de Victoire Faure :

 

Ecoutez le témoignage de Benjamin Morel au micro de Victoire Faure : 

 

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