Un dîner a réuni hier à l’hôtel de Lassay, Richard Ferrand, François Bayrou et Edouard Philippe. Le lancement d’une maison commune – à savoir le regroupement de tous ceux qui soutiennent Emmanuel Macron – doit avoir lieu à la fin de ce mois de novembre. (Selon les informations de France info, il s’appellera « Ensemble citoyens ! » NDR).
Dans la majorité, tout le monde est d’accord pour un label commun
Quand il s’agit de maison commune, le plus difficile n’est pas tant d’en faire les plans que de rédiger le règlement de copropriété. Et cela n’est pas simple quand vous avez un François Bayrou prêt à jouer les co-architectes de cette maison avec Richard Ferrand mais qu’il aurait aimé laisser Edouard Philippe sur le pas de la porte. Un Edouard Philippe qui lui, s’agace que les choses aient été préparées sans lui en parler, mais qui, en même temps est jaloux de son autonomie.
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Vous l’avez compris, dans la majorité, tout le monde est d’accord pour un label commun, afin d’avoir les meilleures chances de décrocher des élus à l’Assemblée en cas de réélection d’Emmanuel Macron. Mais chacun a son intérêt et son agenda propre. Cette maison commune ne sera pas un nouveau parti macroniste unifié et élargi mais plutôt une façade ravalée posée sur une auberge espagnole. Ce que veut Emmanuel Macron, c’est l’outil le plus efficace possible et que les querelles d’appareils et d’ego ne viennent pas polluer sa campagne. Le président de la République a une forme de détachement, sinon de mépris sur les calculs des uns et des autres. Quand on l’interroge sur l’initiative d’Edouard Philippe ou à l’inverse sur ceux qui veulent organiser une jambe gauche de la majorité, il répond : « Je vois bien que certains essaient de monter leur crèmerie pour se convaincre qu’ils peuvent agir sur la suite. C’est humain, c’est la vie des bêtes comme le disait Charles Pasqua ». Les « bêtes » apprécieront.
Guillaume Tabard
Guillaume Tabard est l’auteur de « Macron, La révolution inachevée », aux éditions Robert Laffont