C’est ce mercredi à 21h qu’aura lieu le grand débat de second tour, remake du match de 2017. La pression est maximale pour les deux concurrents mais le contexte est surtout défavorable pour Marine Le Pen.
Le débat intervient au moment où Poutine lance son offensive sur le Donbass
La candidate RN est distancée dans les sondages. Dans le baromètre quotidien Ipsos pour Le Parisien, Emmanuel Macron a désormais 13 points d’avance. Cela signifie que Marine Le Pen devra être à l’offensive. Or, attaquer, c’est prendre des risques, notamment celui d’apparaître agressive alors que depuis cinq ans la fille de Jean-Marie Le Pen a déployé tant d’efforts pour se sculpter une image rassurante de « bonne mère de famille ». Ensuite, elle n’a pas de chance. Le débat intervient pile au moment où Poutine lance son offensive sur le Donbass que tous les experts annoncent sanglante. Emmanuel Macron ne l’aurait de toutes façons pas lâchée sur le sujet, mais là, il lui sera d’autant plus facile de la questionner. Pense-t-elle vraiment que le maître du Kremlin, accusé de crimes de guerre, peut redevenir un allié comme elle l’a dit la semaine dernière ? Enfin, en 2017 sa confrontation avec Macron avait été un naufrage. C’est à elle de démontrer qu’elle est, cinq ans plus tard, capable de ne plus flancher. L’effort est de son côté.
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Le principal adversaire de Macron lors du débat, ce sera lui-même
En face, la difficulté pour Emmanuel Macron, c’est qu’il n’est plus le jeune inconnu de 2017. Il arrive cette fois-ci avec un bilan marqué par des crises successives : Gilets jaunes, échec de la réforme des retraites, pandémie du Covid. Le Pen a l’intention de l’attaquer sur ce bilan qu’elle juge très sévèrement. Elle parlera par exemple, comme elle l’a déjà souvent fait de « la brutalité de ce quinquennat, du mépris affiché à l’égard des Français » . Il jouera la stature du capitaine par gros temps. Mais le principal adversaire de Macron ce soir, ce sera lui-même. Attention à ne pas se montrer arrogant. Il lui faudra cogner le programme de son adversaire mais sans donner le sentiment qu’il la méprise, elle et les millions de Français qui votent RN. Les deux candidats jouent gros mais la pression est sur Marine Le Pen… Elle a besoin de gagner alors que Macron peut se contenter de ne pas perdre.
David Doukhan