Le Parisien-Aujourd’hui en France propose une enquête sur le coût des QG de campagne des candidats à la présidentielle. Leur localisation dans Paris est assez révélatrice non seulement des moyens dont ils disposent, mais aussi de la place des partis sur l’échiquier politique.
Seul LREM a pu acheter des locaux, et non pas les louer
Un QG de campagne coûte un bras, explique Le Parisien qui publie la carte des implantations de ces QG dans Paris. C’est assez simple. Plus vous êtes à droite, plus vous êtes à l’ouest de Paris : c’est le cas de Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour et Emmanuel Macron. Plus vous êtes à gauche, plus vous êtes à l’est. Il y a aussi la distinction entre propriétaires et locataires. Seul LREM a pu s’acheter ses locaux, 35 millions d’euros, quand Yannick Jadot loue son QG de la cité d’Antin 57 000 euros par mois. C’est cher mais ça ne durera que quelques mois et c’est All Inclusive, autrement dit, ce sont des locaux avec services. Idem pour Valérie Pécresse qui loue une ancienne usine de 1 500 m2 dans le 17ème arrondissement, dans un quartier ou le m2 de bureau est compris entre 600 et 800 euros. Si on fait le calcul, ça grimpe vite, près de 70 000 euros mensuels estime Le Parisien. Ca tranche avec les locaux de Lutte Ouvrière ou du NPA, ceux-là sont fauchés. Le loyer du parti de Philippe Poutou s’élève à 7 300 euros pour une centaine de m2. En politique tous les coûts ne sont donc pas autorisés mais pourtant tous les coups sont permis.
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Pouvoir d’achat : Jérôme Fourquet dit que les Français sont assez circonspects face aux annonces
En une du Figaro, on lit : « pouvoir d’achat, les candidats peinent à convaincre ». Selon un sondage publié par le journal, 2/3 des Français pensent que la présidentielle pourrait avoir un impact sur leur niveau de vie. En lisant cela, on pourrait croire que les Français font confiance aux politiques pour remplir leur porte-monnaie ou faire baisser le coût de la vie, mais il faut lire l’entretien accordé par le sondeur Jérôme Fourquet. Que dit-il ? Il dit que nos concitoyens sont assez circonspects face aux annonces, car beaucoup anticipent que ce que l’Etat donnera d’une main, il le reprendra discrètement de l’autre. Jérôme Fourquet vous explique aussi pourquoi la question de ce que l’on consomme est devenu une question politique : « l’acte de consommation revêt désormais une dimension statutaire plus forte qu’hier. Ma position se lit à l’aune des enseignes que je peux fréquenter. Je suis ce que je consomme ». Ca vaut pour les ménages mais ça vaut aussi pour les partis politiques.
David Abiker